Page:Ivoi - Le Serment de Daalia.djvu/67

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Non pas. Tu es digne d’être aimée, comme le cœur du Faisan Royal.

— Eh bien, alors ?

— Seulement Jeroboam Metling est le simple gardien de la prison. Souria ne saurait être l’amie d’une personne de ton rang.

— Pourquoi cela ?

La jeune fille s’est levée, ses sourcils noirs se froncent.

— Tu es riche…

— Ce n’est pas une raison.

— Toutes les demoiselles des dignitaires, des colons seront heureuses de ton amitié.

— Elles m’ennuient toutes.

— Mais…

— C’est Souria qui me plaît, c’est elle que je souhaite comme amie.

Pour un peu, Daalia piétinerait. Ses traits sont altérés, ses paupières battent. On dirait qu’elle va pleurer.

Et Rana, bouleversée, s’écrie :

— Je fais tout ce que tu veux, petit Oiseau Mouche diapré. Ordonne. Après la sieste, j’irai à la prison ; je ramènerai Souria.

Cette fois, la jeune fille prend dans ses bras la vieille toute heureuse de cette caresse.

— Mieux que cela, nous irons ensemble.

— Quoi ? Tu veux ?

— Elle travaille, Souria. Je ne dois pas lui faire perdre son temps.

C’est avec ferveur que Rana joint les mains :

— Comme tu es bonne, Fleur Rose, tu penses à tout. C’est vrai qu’elle travaille, comme il convient aux filles de sa caste. Avec des perles, des cailloux brillants, des coquillages, elle fabrique des colliers askbers, la parure des pauvres. Cela n’est point cher comme les pierres précieuses, mais cela est joli tout de même, et la « Migdnaï » du peuple, peut se faire belle pour se montrer au « Souraï » (artisan), son fiancé.

— Alors, c’est entendu, tu m’accompagnes ?

— Oui.

— Et tu n’en diras rien à personne. Si mon père