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MISS MOUSQUETERR.

Reposé, frais, dispos, il procéda à ses ablutions, puis il se déclara qu’une petite cigarette d’Orient lui ferait le plus grand plaisir. Son étui était sur la table de nuit. Il s’en approcha, mais sa main déjà tendue vers le porte-cigarettes, n’acheva pas le mouvement commencé.

Sur la gaine de maroquin, un papier plié en forme de lettre était posé, cette suscription apparaissait tracée en lettres grandes et épaisses :

Monsieur Max Soleil.

Qu’est-ce que cela signifiait ? Qui avait déposé cette missive ?

Un instant, Max songea qu’elle se trouvait là depuis la veille. Il avait pu ne pas la voir en se couchant. Mais il rejeta aussitôt cette idée.

La veille, son étui à cigarettes, sa boîte d’allumettes étaient dans sa poche. Il les en avait tirés pour les poser sur la tablette de marbre. Si la correspondance étrange y avait été placée, elle serait à présent sous ces objets et non dessus.

Conclusion : Personne n’avait pu entrer dans la chambre depuis la veille, et cependant cette lettre était entrée, elle.

Le voyageur courut à la porte. Elle était fermée, la clef dans la serrure, le verrou poussé. Cette porte-là ne s’était évidemment pas ouverte depuis la veille.

La fenêtre hermétiquement close, la cheminée, le Cosmopolitan ayant le chauffage au thermo-siphon, n’était qu’un simulacre sans communication avec le toit. De guerre lasse, Max finit par où il aurait dû commencer. Il prit la missive et la déplia. Mais à peine y eut-il jeté les yeux, qu’il poussa un rugissement de colère.

— Eux ! Ah çà, ils se moquent de moi.

Sur le papier s’alignaient ces mots :

« Cher Monsieur Max, rien ne nous empêche d’entrer là où il nous plaît de pénétrer ; nous sommes venus admirer votre sommeil. Le laps fixé par