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LES ASSOIFFÉS DE LUMIÈRE.

laissait serrer les mains par des hommes à la barbe hirsute, dont les faces énergiques et dures s’éclairaient à son voisinage.

— Et où conduisiez-vous cette jeune fille ? questionna enfin le chef de gare.

— À Odessa.

— Odessa ! J’ai bien entendu ? Ah bien ! vous serez reçus, je vous le garantis, reçus comme le gouverneur ne le sera plus jamais !

Blessée et Anglaise ! Quelle réception !

D’autres aidèrent à porter Violet Mousqueterr…
D’autres aidèrent à porter Violet Mousqueterr…

Puis, se frappant le front :

— J’avertis le Comité directeur. C’est le moins.

Le romancier ne songea pas à le retenir. D’abord, il n’écoutait pas le terrible bavard. Mais ces discours interminables, ces phrases s’enchevêtrant les unes dans les autres, l’agaçaient, lui, dont la pensée bouillonnait, dont le cœur bondissait, tout à coup à l’étroit dans sa prison thoracique. Que lui importaient Odessa, la réception du Comité. La venue du médecin seule l’intéressait.

Enfin, un brouhaha s’éleva dans la gare. Les hommes, envoyés à sa recherche, ramenaient le médecin du pays. Un brave vieillard aux cheveux