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LES ASSOIFFES DE LUMIÈRE.

de l’hôtel ; cela afin qu’elle pût le joindre si la conversation lui paraissait de nature à l’intéresser.

Elle renvoya la femme de chambre avec ces mots :

— C’est bien… Je descends dans un instant.

Seulement, il arrive parfois que femme propose et Dieu dispose.

Un groom lui apporta une feuille du bloc à souches du bureau de l’hôtel, sur lequel elle lut ces mots tracés au crayon : « César Landroun, de la part de M. S. Urgence à être reçu de suite. »

— M. S…, initiales de M. Max Soleil…, faites monter.

Et avec une petite moue inquiète :

— Pourvu que sir John, avec son policier, ne vienne pas me ravir mon contentement. Car, en vérité, depuis hier, cette histoire si mystérieuse me distrait. Je n’ai pas connu l’ennui. Et c’est si bon de ne pas s’ennuyer.

On frappa légèrement à la porte qui s’ouvrit, livrant passage à un homme, qu’après une rapide inspection, Violet dut s’avouer n’avoir jamais vu.

De taille moyenne, vêtu d’un complet qui semblait tout neuf, le visiteur portait, une bande de soie sur l’œil gauche. Le droit disparaissait derrière un binocle aux verres fumés. Ses cheveux courts, grisonnants, sa moustache et ses favoris également parsemés de fils blancs, accusaient cinquante ans.

— Mademoiselle, prononça-t-il en saluant, je vous demande pardon d’avoir insisté pour vous voir, mais, sir John étant occupé au « salon » pour un bon moment, j’ai pensé que je pourrais vous parler sans risquer d’être dérangé par lui.

— Ah ! fit-elle stupéfaite de cet étrange début.

— Voici d’abord un mot qui m’accrédite auprès de vous.