— Impossible, pour les raisons que j’exprimais tout à l’heure.
— Cela d’ailleurs n’a aucune importance, le fait brutal est qu’elles sont dehors, et que nous les repincerons facilement. Il suffira d’envoyer leur signalement dans toutes les directions. Deux folles, livrées à elles-mêmes n’iront pas loin.
Et s’adressant à Mme Marroy :
— Voulez-vous me dire quel costume elles portaient hier ?
Sur le visage de la surveillante passa comme un sourire qui s’effaça aussitôt. Peut-être au surplus n’était-ce là qu’une idée, car elle répliqua du ton le plus indifférent.
— C’est d’autant plus aisé qu’elles ont emporté un seul costume. Elles ont laissé le reste,… donc.
Landré se frotta nerveusement les mains.
— Quand je vous le disais. Où sont serrés leurs vêtements ?
— À côté, à la penderie du cabinet de toilette.
— Allons voir.
— Inutile, M. l’Inspecteur, j’ai déjà regardé. Je vous demande pardon, j’ai l’air de commander. Je vais vous montrer.
— Non, non. Comme je ne connais pas les toilettes de ces dames, j’aurais beau voir ce qu’il en reste, je n’en serais plus avancé. Ainsi parlez. Elles ont emporté sur elles ?
— Un complet tailleur bleu-marine, jupe et jaquette.
— Laquelle avait ce costume ?
— Toutes les deux, M. l’Inspecteur. C’était Mme la Duchesse qui s’occupait de cela ; elle commandait pour Mlle Mona les mêmes robes que pour elle-même.
Landré se frictionna les paumes avec un redoublement d’énergie.
— Deux tenues identiques ! Nouvelle facilité pour les recherches.
Ceci s’adressait au docteur ; il revint aussitôt à Mme Marroy.
— Chaussures ?
— Brodequins lacés.
— Coiffures ?
— Toques de plumes bleues.
Le policier avait tiré son carnet et notait les indications données par la surveillante.
— Ne vous tourmentez pas, Monsieur le docteur, disait-il en même temps. Avec un signalement pareil, les fugitives auront réintégré votre établissement avant quarante-huit heures.
Il s’interrompit soudain et appuyant la main sur le bras de Mme Marroy.