Page:J. M. C.- Précis des gémissemens des sang-mêlés dans les colonies françoises, 1789.djvu/10

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publique, s’il n’est pas protégé également des Loix, c’est un être malheureux que vous forces à vous maudire vous et sa Patrie.

La nature et des raisons transcendantes indiquent la ligne de démarcation qui doit ranger tous ces divers alliages de progéniture : c’est le mulâtre. Les conjonctures actuelles semblent même cumuler cette assimilation. Dès-lors tous les ressorts simplifiés et renforcés seroient conjointement liés dans leur juste organisation pour la sécurité des Colonies.

Ô Nation généreuse et puissante ! qui connoissez la tyrannie du despotisme et le prix de la liberté, c’est à vous à résoudre ces problêmes. Vos enfans, réellement malheureux, accablés sous le poids d’un préjugé désespérant, du sein de leurs foyers au-delà des mers, élèvent leurs foibles et tremblantes voix vers vous pour réclamer votre humanité ; ils vous demandent instamment de les réhabiliter dans tous les droits de l’Homme et du Citoyen, de leur donner une force cohérente à l’intérêt général, et d’allumer dans leurs âmes affaissées l’amour de la Patrie, en détruisant tous les abus et toutes les clameurs coloniales. Si nous