Page:J. M. C.- Précis des gémissemens des sang-mêlés dans les colonies françoises, 1789.djvu/9

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franchis noirs ; la population et le nombre des Sang-mêlés, celle des Blancs ; le caractère distinctif de chaque Classe, leurs rapports et les agens puissans qui les meuvent ; l’émigration des fugitifs, leurs irruptions funestes dans les habitations ; la position inquiétante des Cultivateurs en temps de guerre ; l’heureuse sérénité des Isles étrangères où n’existe pas le préjugé du tissu, les événemens passés et ceux que votre prudence peut prévoir ; enfin si des raisons de propriété, de commerce, de politique laissent exister l’esclavage des Noirs, il paroît important et même instant de donner l’essor à nos âmes, démettre en vigueur l’Edit du Code Noir de 1685, et de donner des concessions dans ces montagnes qui causent de vives alarmes : nonobstant l’augmentation des revenus du droit d’Octroi et les avantages du Commerce, les Colonies trouveroient une pépinière d’êtres vraiment libres, pleins de zèle, de courage et de nerf au besoin.

L’habitant ou l’artisan Sang-mêlé a mille écueils sous chaque pas ; et malgré sa prudence, son activité, ses talens, s’il n’a pas une existence civile, s’il n’a pas quelque influence sensible et personnelle à la chose