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LES SENSATIONS DE SURFACES

individuelles donneraient sans doute des différences notables, et corrélativement les différences individuelles des perceptions s’expliqueraient.

Pour évaluer nos perceptions, il faudrait évaluer le caractère des sensations musculaires ou tactiles qui leur sont corrélatives ; mais, pour pouvoir les faire coïncider, il faudrait, dans chaque perception, analyser l’évolution afin de mettre le mécanisme de l’analyse en harmonie avec le mécanisme des sensations.

Le rythme dans ses rapports avec les représentations de poids et de dimensions.

Si le mouvement artistique peut, par sa légèreté croissante, correspondre à la sensation d’allégement d’un poids tenu à la main, son action doit s’exercer de même sur les représentations des dimensions ; les variabilités des sensations rythmiques, en effet, peuvent toujours se ramener à une divisibilité de l’espace à laquelle nous avons déjà fait allusion page 87, sous l’image des accumulations rythmiques formées par les oscillations pendulaires. Si, dans cette divisibilité circulaire du rythme qui nous sert de type, le minimum de vitesse correspond toujours au maximum de circonférence et de poids, c’est que si je puis, par la transformation rythmique des mouvements, provoquer volontairement une inversion dans les sensations de poids, les sensations de dimensions aussi doivent être inverses.

Par rapport à l’action des rythmes encore inaperçus, il s’établit aussi une analogie entre nos appréciations sensorielles et cette sphère imaginaire