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L’EFFORT MENTAL DANS LE MOUVEMENT

L’avance inconsciente des mouvements.

Non seulement, chez les pianistes, les mouvements de la main gauche ont en principe une avance involontaire sur ceux de la main droite, mais, dans les deux mains, le mouvement de chaque doigt a une avance sur la pensée. Avant que nous ayons l’idée précise d’un mouvement à faire, ce mouvement est déjà commencé ; cette avance est d’autant plus considérable que les sensations manuelles sont moins développées. Chaque mouvement exécuté par un doigt nécessite donc un effort préalable d’arrêt de mouvement, en vue de relier le mouvement au commandement cérébral.

La tension statique des muscles, loin de pouvoir être considérée dans l’éducation artistique comme une force au repos, fournit précisément l’effort initial qui rend cette éducation possible.

Les mouvements qui restent sous le contrôle intermittent de la pensée. — Les mouvements qui restent sous le contrôle continu de la pensée.

Quant aux mouvements des doigts et des bras, ils offrent deux caractères distincts :

1o Le mouvement à vitesse maxima, qui ne reste que sous le contrôle intermittent de la pensée ; il ne s’applique qu’à l’abaissement du doigt qui transmet la pression à la touche ;

2o Le mouvement à vitesse graduée qui reste sous le contrôle continu de la pensée ; il s’applique au toucher lui-même et au relèvement du doigt après le