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TOUCHER SPHÉRIQUE ET TOUCHER CONTRAIRE

quelque sorte indéfiniment. C’est-à-dire que leur proportionnalité continue est telle que, même en parcourant les phénomènes mentaux de l’existence de chacun de nous en sens inverse, on devrait pouvoir les reconstituer les uns par les autres.

On renverserait ainsi toute la psychologie de nos sensations comme on peut, avec le Mélotrope de M. Carpentier, renverser les sensations auditives corrélatives à l’exécution d’une œuvre musicale, en commençant cette œuvre par la fin pour la terminer par le commencement : on verrait ainsi mieux encore que dans le parcours normal que, d’une part rien ne se perd puisque tout reste perpétué dans l’engrenage indissoluble de la proportionnalité des phénomènes et que, d’autre part, les unités nouvelles qu’on pourrait appeler saillantes parce qu’elles sont très différentes des autres se fixent par le seul fait des rapports provoqués entre le passé et le futur, sans pouvoir disparaître de la pensée qui a existé longtemps avant et qui existera longtemps après.


Les unités nouvelles dans le mélange des couleurs.

Qui n’a été frappé en voyant un peintre décorateur à la recherche d’un ton par lequel il harmonisera une boiserie avec la tonalité d’un mur, de la subtilité des transformations qui s’opèrent pendant ces recherches dans cette tonalité du mur. Car l’introduction de chaque nuance nouvelle par laquelle on voit le ton qu’on cherche à approprier, se modifier, modifie corrélativement aussi le ton du mur, de sorte que ce