Page:Jaëll - L’intelligence et le rythme dans les mouvements artistiques, 1904.pdf/157

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
151
LE TOUCHER CONTRAIRE

à me représenter simultanément les doigts correspondants des deux mains, mais je ne puis plus les concevoir autrement. Dès que je pense à un doigt d’une main, je sens aussi celui de l’autre ; je puis me les représenter accolés par le bout de la phalangette, comme s’ils étaient inséparables, et cela de deux façons différentes : je puis, les tenant réellement très écartés, les sentir en fusion directe, comme si l’espace qui les sépare n’existait pas, ou comme s’ils s’allongeaient par les deux extrémités pour se rencontrer au milieu de l’espace qui les sépare.


Les quatre orientations différentes de la main complémentaire et les sensations tactiles et visuelles en écho.

Nécessairement ces phénomènes tactiles complémentaires sont d’une complexité extrême, non seulement par rapport aux transformations qu’ils provoquent dans notre activité fonctionnelle, sensorielle et mentale, mais parce qu’il existe en réalité quatre manières principales de faire correspondre les doigts des deux mains :

1o En interposant une planchette horizontale entre les deux mains, on peut, d’une part, établir la position complémentaire juste en tournant la face dorsale de la main droite vers en haut, la face dorsale de la main gauche vers en bas ; d’autre part, on peut établir la position complémentaire fausse, en tournant la face dorsale de la main gauche vers en haut, et celle de la main droite vers en bas ;

2o En interposant une planchette verticale entre