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LE TOUCHER MUSICAL

Les images tactiles et les images mentales dans la discrimination du toucher.

Si nous touchons une même bille successivement avec ces trois régions différentes de l’index droit, les trois touchers seront différents de dimension, d’orientation et de vitesse, voir figures 7, 8 et 9 ; le premier toucher correspondra à l’illusion que la bille est plus petite que ses dimensions réelles ; le second fera à peu près percevoir ses dimensions réelles ; le troisième correspondra à l’illusion que la bille est plus volumineuse que ses dimensions réelles.

C’est parce que nous sentons différemment que nous touchons différemment et pensons différemment.

En somme, l’intelligence fait par le mécanisme des centres nerveux ce que fait celui qui cherche à unifier la divisibilité de l’espace et du temps par le calcul des mouvements artistiques, définis aux chapitres iii et iv.

La valeur esthétique des mouvements est tout autant en corrélation avec la forme qu’avec le rythme du mouvement ; l’espace doit être considéré comme divisible de même que la durée du mouvement qui s’étend à travers l’espace.

Ces deux manifestations sont inséparables comme la forme linéaire du toucher et le rythme du toucher, car le rythme est l’image de cette forme par rapport au temps. Si dans les trois touchers, figures 7, 8 et 9, l’intelligence transforme nos impressions partielles en représentation totale de la forme