Page:Jacobus X - L'amour aux Colonies, 1893.djvu/135

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Mœurs de la femme Kmer. — Les mœurs de la femme Kmer sont bien plus pures que celles de la femme Annamite. À part de rares exceptions, les Européens n’ont guère affaire qu’à des prostituées sortant de la classe des Esclaves, dont les maîtres peu scrupuleux tirent bénéfice.

Vie de la jeune fille. — On peut dire que la jeune fille, en pays Kmer, est surveillée comme le lait sur le feu. Sa vie est entièrement cachée aux étrangers Asiatiques, a fortiori aux Européens. Quelquefois, on peut apercevoir de loin une jeune Cambodgienne allant à la fontaine, coiffée d’un morceau d’étoffe sur le chignon (la jeune-fille porte, avons-nous dit, les cheveux longs) ; mais dès qu’elle vous voit, elle se précipite dans sa case, où elle s’enfermera jusqu’au départ de l’étranger. On ne les voit paraître en public qu’aux fêtes et dans les pagodes. Par suite de ces mœurs austères, la prostitution de l’enfance, si commune en Cochinchine, est inconnue au Cambodge, et le peuple Kmer a le droit de regarder avec mépris la dépravation précoce de son vainqueur.

On peut dire qu’au Cambodge, les enfants naturels sont chose à peu près inconnue. Cependant le Code contient des dispositions répressives du désordre des mœurs et tient compte aux galants de la résistance ou du consentement de la jeune fille aux actes de luxure. Le viol est puni, très sévèrement, de la chaîne et de la prison. Cette loi Cambodgienne ressemble, sous beaucoup de points, à la loi de Moïse.

Le Harem de Noro-dom. — Le roi Noro-dom a onze femmes légitimes. Celle qui manque à la douzaine est la reine qui occuperait le premier rang et qui, d’après la coutume, doit toujours être une princesse de sang royal ; son titre serait Ac-Kha-Mohé-Sey.

En revanche, Noro-dom a un nombre illimité de con-