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citoyens, on expulsa quatre-vingt-quatre députés.

Le 20 décembre, le suffrage universel, par sept millions et demi de voix contre six cent mille, approuvait Louis-Napoléon Bonaparte et lui confiait la présidence pour dix ans. La dictature était ratifiée.

Un an après, après une campagne de discours assez habile, et l’affirmation répétée que « l’Empire, c’est la paix », le président relevait le titre d’Empereur. La République, encore une fois, avait disparu.

Pendant les dix-huit ans de son règne, Napoléon III s’efforça à la fois de réaliser ses propres idées, humanitaires et sociales, et de maintenir sa dynastie. À l’extérieur, il soutint le fameux principe des nationalités, aida à la constitution du royaume d’Italie, intrigua maladroitement en Allemagne et pratiqua avec Bismarck, qui se jouait de la naïveté, la vaine « politique de pourboires » qui devait le laisser isolé à la fin de son règne. Il engagea enfin ses troupes dans la désastreuse aventure du Mexique, où il pensait établir un Empire en faveur de Maximilien d’Autriche. À son bénéfice, il faut noter qu’il réunit à la France, en 1860, la Savoie et le comté de Nice.

À l’intérieur, l’Empire fit une besogne mêlée. L’administration, habilement réorganisée sui-