Page:Jacques Bainville - Les Dictateurs.djvu/146

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et belles : ainsi Antonio de Mendoza, Luis de Velasco, émancipateur des Indiens, l’archevêque Payo de Rivera. Il faut se dire que ces vice-rois jouissaient d’un pouvoir à peu près sans contrôle, pourvu que les mines rapportassent au gouvernement de Madrid assez d’argent. Il faut donc leur faire honneur, ou déshonneur, suivant le cas, des mesures qu’ils prirent à l’égard du pays qu’ils administraient en tout-puissants proconsuls.

Au début du XIXe siècle, la propagande des Encyclopédistes français, qui avaient choisi l’Espagne, l’Espagne des moines et de l’Inquisition comme symbole de toutes les dépravations de l’esprit, ne tarda pas à porter ses fruits au Mexique. L’exemple de la Révolution française, la dynastie légitime, celle des Bourbons, détrônée à Madrid au profit de Joseph Bonaparte, les querelles scandaleuses entre Charles IV et son fils Ferdinand, achevèrent de jeter le trouble dans les esprits et de les préparer à l’idée de l’indépendance mexicaine.

C’est un curé de village, Miguel Hidalgo, qui leva le drapeau de l’insurrection et proclama l’autonomie de son pays le 16 septembre 1810.

Devant le curé Hidalgo, l’historien reste perplexe. Pour les uns, il s’agit d’un héros national, de la gloire la plus éclatante du Mexique après