Page:Jacques Bainville - Les Dictateurs.djvu/264

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ciales, le fortifia en refusant aux régions l’autonomie traditionnelle qu’elles demandaient. Il méconnut la formule en dehors de laquelle il n’y aura jamais de paix intérieure pour l’Espagne : un pouvoir fort et des autonomies.

Ce manque d’idées, de principes, de doctrine et de programme politique ne pouvait permettre au dictateur de résister à la coalition qui se dressait contre lui. Une obscure histoire de monopole des pétroles permit de l’attaquer ainsi que son entourage et de mener une campagne d’agitation. L’hallali de la dictature commençait.

Finalement, Primo de Rivera fut victime d’une révolution de palais. L’aristocratie lui porta les derniers coups. Les grands, l’entourage du roi, la Cour, demandèrent son renvoi, ne voyant que ses défauts et oubliant trop facilement et trop vite qu’il leur avait probablement sauvé la vie.

En janvier 1930, Primo quittait l’Espagne pour Paris où il mourut subitement deux mois plus tard.

D’une collaboration de la couronne et de la dictature, un ordre espagnol nouveau aurait pu naître. Alphonse XIII n’avait jamais été de cœur avec le général. Il l’abandonna pour retourner à l’ancien parlementarisme espagnol, à ce système « rotatif » qui était si commode, mais artificiel, et qu’il fut impossible de restaurer. Par