Page:Jacques Bainville - Les Dictateurs.djvu/293

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compagne d’ailleurs de mesures très précises. Il est inutile de rappeler comment les socialistes ont été réduits au silence, comment les camps de concentration abritent pendant quelques mois les récalcitrants, et surtout comment, en 1933, un grand nombre de Juifs furent amenés à quitter en masse l’Allemagne. Il semble d’ailleurs que, souvent, ils l’aient quittée beaucoup plus comme socialistes que comme Juifs. En outre, à l’imitation de quelques États américains, et séduit par une apparence scientifique à laquelle il a toujours été très sensible, Hitler a fait voter la stérilisation obligatoire de certains malades, loi qui l’a mis en conflit avec l’Église.

Car il ne devait pas tarder, comme tout dictateur, à rencontrer le problème religieux. Il est catholique de naissance et voulait d’abord réorganiser l’église luthérienne sous la direction d’un évêque tout-puissant et à sa dévotion. Puis il brima les catholiques, qu’il accusait de ne pas se soumettre avec assez de résignation à ses directives. La conception d’un État divinisé qu’il mettait en tête de son système, la loi de stérilisation dont nous venons de parler, les mesures d’exception prises contre quelques personnalités catholiques, les manifestations de néo-paganisme, les massacres du 30 juin, ne devaient pas tarder à révolter la conscience de l’Allemagne catho-