Page:Jacques Bainville - Les Dictateurs.djvu/36

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ses vues sans souci des protestations qui malgré le danger se déchaînaient.

La victoire l’eût justifié. La défaite le perdit, et plus encore la peste qui se déclara dans Athènes où elle fit d’immenses ravages.

Périclès n’y était pour rien. Tout au plus pouvait-on lui reprocher d’avoir rassemblé à l’intérieur de la ville la population d’alentour.

Mais le prétexte suffit. Périclès durait depuis trop longtemps ; la foule où se confondaient pauvres et riches exigeait un changement à tout prix.

Mis en accusation, le dictateur fut condamné à l’amende et n’évita que tout juste une condamnation à mort.

Il mourut l’année suivante, ayant eu l’amère satisfaction de voir triompher sa doctrine militaire et d’être rappelé au pouvoir par ceux-là mêmes qui l’avaient renversé un an auparavant.

Ainsi s’achevait la plus célèbre dictature de l’antiquité grecque et l’une des plus remarquables de tous les temps.

Grâce aux dons inimitables du dictateur, elle avait porté des fruits magnifiques, mais elle ne s’en achevait pas moins par une guerre qui allait ruiner la domination athénienne.