Page:Jacques Bainville - Les Dictateurs.djvu/58

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sus des partis et de ne considérer, comme Périclès à Athènes, que la grandeur de sa patrie.

Esprit politique, il comprit qu’après tant d’années de guerre civile, il fallait avant tout ramener la concorde. Il s’y employa par de larges amnisties et par l’exemple qu’il donna le premier de l’oubli des injures, distribuant charges et magistratures à ceux qui l’avaient le plus âprement combattu.

Rome respirait enfin après soixante-dix ans de complots, de soulèvements, de massacres et César eut assez de prestige pour mater la démocratie après qu’il s’était servi d’elle pour dominer. La plèbe, fortement tenue en main, dut rompre avec ses habitudes de paresse. On diminua de plus de moitié le nombre des assistés publics. Deux cent mille Romains se virent du jour au lendemain contraints d’assurer leur propre subsistance, et comme les colonies manquaient de bras, on leur offrit de les y transporter pour cultiver la terre. Ainsi furent colonisées la Gaule méridionale et l’Afrique du Nord. Rome sentait une poigne.

L’ordre social était rétabli. Le Dictateur prépara la pacification définitive des provinces orientales où des foyers de troubles se rallumaient périodiquement.

Un complot ne laissa pas à César le temps