Page:Jacques Bainville - Les Dictateurs.djvu/86

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l’Édit de Nantes. Impitoyable dans la guerre, Richelieu s’était montré conciliant — plus par calcul politique que par goût — dès qu’elle avait cessé.

Deux ans et demi lui avaient suffi pour pacifier le royaume. Il était naturel qu’un pareil résultat assurât définitivement la confiance que le roi faisait à son ministre. Aussi la collaboration des deux hommes devint-elle de plus en plus étroite. Non que le premier s’en remît aveuglément au second. Grâce aux travaux de M. Louis Batiffol, nous savons maintenant que les initiatives royales furent nombreuses et qu’ils n’étaient pas toujours du même avis. Mais le roi ne refusa jamais de se rendre aux raisons de son ministre et le soutint toujours comme lors de la Journée des Dupes où Richelieu l’emporta sur la mère du roi, laquelle dut prendre le chemin de l’exil.

Débarrassé des protestants, délivré pour un temps des conspirations qui visaient ouvertement à l’expédier dans l’autre monde, Richelieu put enfin songer au troisième point de son programme, l’abaissement de la Maison d’Autriche.

Il s’y dévoua avec la passion qu’il apportait à tout ce qui intéressait la grandeur de son pays. Ayant réussi dix années durant, par de savantes manœuvres, à écarter la guerre, il dut