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BOI
BON
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nacée, qui guérit tous les maux, et assure à ceux qui la possèdent une jeunesse inaltérable.

Illustration du Dictionnaire infernal par Louis Le Breton.
Illustration du Dictionnaire infernal par Louis Le Breton.
Démon des bois.

Les Juifs nomment bois de vie les deux bâtons qui tiennent la bande roulée sur laquelle est écrit le livre de leur loi. Ils sont persuadés que l’attouchement de ces bâtons affermit la vue et rend la santé. Ils croient aussi qu’il n’y a pas de meilleur moyen de faciliter l’accouchement des femmes que de leur faire voir ces bois, qu’il ne leur est pas permis de toucher.

Boistuau ou Boaistuau (Pierre), dit Launay, Nantais, mort à Paris en 1566. On recherche de lui deux ouvrages rares et curieux : 1o Histoires prodigieuses, extraites de divers auteurs, in-8o, 1561. Aux quarante histoires de Boistuau, Tesserant en ajouta quinze. Belleforêt, Hoyer et Marionville les firent réimprimer avec une nouvelle continuation, en 1575, six vol. in-16. — 2o Histoires tragiques, extraites des œuvres italiennes de Bandel, et mises en langue française, 1568 et années suivantes, 7 vol. In-16. Il n’y a que les six premières histoires du premier volume qui aient été traduites par Boistuau ; les autres sont de la traduction de Belleforêt, qui lui était bien inférieur.

Bojani (Michel). On peut lire de lui une Histoire des songes[1], publiée en 1587. Nous ne la connaissons que par le titre.

Bolacré (Gilles), bonhomme qui habitait une maison d’un faubourg de Tours, où il prétendit qu’il revenait des esprits qui l’empêchaient de dormir. C’était au seizième siècle. Il avait loué cette maison ; et comme il s’y faisait un bruit et un tintamarre d’esprits invisibles, sabbats et lutins, qui ne lui laissaient aucun repos, il voulut à toute force faire résilier son bail. La cause fut portée devant le siège présidial à Tours, qui cassa le bail. Le propriétaire en appela au parlement de Paris ; son avocat, maître René Chopin, soutint que les visions d’esprits n’étaient autre chose que des contes de vieilles, épouvantails de petits enfants. Le parlement ne décida rien et renvoya la cause au tribunal de la Tournelle, qui par son arrêt maintint la résiliation du bail[2].

Boléguéans, ou poulpiquets. Ce sont en Bretagne des lutins du genre des Coboldes. Voyez quelques détails sur un de ces bons petits lutins dans les Légendes des esprits et des démons.

Bolfri. Voy. Bérith.

Bolingbroke. Voy. Glocester.

Bolomancie. C’est la Bélomancie. Voy. ce mot.

Bolotoo, île imaginaire où les naturels des îles de Tonga placent leur paradis. Ils croient que les âmes de leurs chefs y deviennent des divinités du second ordre. Les arbres de Bolotoo sont chargés, disent-ils, des meilleurs fruits et toujours couverts des plus belles fleurs, qui renaissent toutes les fois qu’on les cueille. Ce séjour divin est rempli d’animaux immortels, que l’on ne tue que pour la nourriture des dieux et des élus ; mais aussitôt qu’on en tue un, un autre le remplace.

Bombast (Philippe). Voy. Paracelse.

Bona (Jean), savant et pieux cardinal, mort en 1674. On recherche de lui un Traité du discernement des esprits, in-12, publié en 1673 et traduit par l’abbé Leroy de Hautefontaine, 1676. Le chapitre xx de cet ouvrage traite avec beaucoup de lumières de ce qu’il y a de plus difficile dans la matière des visions et des révélations particulières[3].

Bonasses. Voy. Gullets.

Bonati (Gui), astrologue florentin du treizième siècle. Il vivait, dit-on, d’une manière originale, et possédait l’art de prédire l’avenir. Les troupes de Rome, sous le pontificat de Martin IV, assiégeaient Forli, ville de laRomagne, défendue par le comte de Montferrat. Bonati, qui s’y était retiré, voyant la ville prête à faire une sortie, annonça au comte qu’il serait blessé dans la mêlée. L’événement justifia la prédiction ; et le comte de Montferrat, qui avait porté avec lui ce qu’il fallait pour panser sa blessure, fit depuis le plus grand cas de l’astrologie. Bonati, sur la fin de sa vie, reconnut pourtant la vanité de sa science, se fit franciscain, et mourut pénitent en 1300. Ses ouvrages ont été recueillis par Jacques Cauterus, sous le titre de Liber astronomicus, in-4o, rare. Augsbourg, 1491.

Bongomiles. Voy. Bogarmiles.

  1. Michaelis Bojani Historia de somniis. In-8o, Wittemberg, 1587.
  2. Leloyer, Discours des spectres, liv. VI, ch. xv.
  3. Joannis cardinalis Bona De discretione spirituum. In-12, Paris, 1673.