Page:Jacques Collin de Plancy - Dictionnaire infernal.pdf/133

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
BUT
CAB
— 125 —

Butadieu, démon rousseau, cité dans des procédures du dix-septième siècle.

Buxtorf (Jean), Westphalien, savant dans la littérature hébraïque, mort en 1629. Les curieux lisent son Abrégé du Talmud, sa Bibliothèque rabbinique et sa Synagogue judaïque[1]. Cet ouvrage, qui traite des dogmes et des cérémonies des Juifs, est plein des rêveries des rabbins, à côté desquelles on trouve des recherches curieuses.

Byleth, démon fort et terrible, l’un des rois de l’enfer, selon la Pseudomonarchie de Wierus. Il se montre assis sur un cheval blanc, précédé de chats qui sonnent du cor et de la trompe.

 
Byleth
Byleth
 
L’adjurateur qui révoque a besoin de beaucoup de prudence, car il n’obéit qu’avec fureur. Il faut pour le soumettre avoir à la main un bâton de coudrier ; et, se tournant vers le point qui sépare l’orient du midi, tracer hors du cercle où l’on s’est placé un triangle ; on lit ensuite la formule qui enchaîne les esprits, et Byleth arrive dans le triangle avec soumission. S’il ne paraît pas, c’est que l’exorciste est sans pouvoir, et que l’enfer méprise sa puissance. On dit aussi que quand on donne à Byleth un verre de vin, il faut le poser dans le triangle ; il obéit plus volontiers et sert bien celui qui le régale. On doit avoir soin, lorsqu’il paraît, de lui faire un accueil gracieux, de le complimenter sur sa bonne mine, de montrer qu’on fait cas de lui et des autres rois ses frères : il est sensible à tout cela. On ne négligera pas non plus, tout le temps qu’on passera avec lui, d’avoir au doigt du milieu de la main gauche un anneau d’argent qu’on lui présentera devant la face. Si ces conditions sont difficiles, en récompense celui qui soumet Bylet devient le plus puissant des hommes. — Il était autrefois de l’ordre des puissances ; il espère un jour remonter dans le ciel sur le septième trône, ce qui n’est guère croyable. Il commande quatre-vingts légions.

Byron. Le Vampire, nouvelle traduite de l’anglais de lord Byron, par H. Faber ; in-8o, Paris, 1819. Cette nouvelle, publiée sous le nom de lord Byron, n’est pas l’ouvrage de ce poëte, qui l’a désavouée. L’auteur n’a pas suivi les idées populaires sur les vampires ; il a beaucoup trop relevé le sien. C’est un, spectre qui voyage dans la Grèce, qui fréquente les sociétés d’Athènes, qui parcourt le monde, qui se marie pour sucer sa femme. Les vampires de Moravie étaient extrêmement redoutés ; mais ils avaient moins de puissance. Celui-ci, quoiqu’il ait l’œil gris-mort, fait des conquêtes. C’est, dit-on, une historiette populaire de la Grèce moderne que lord Byron raconta dans un cercle et qu’un jeune médecin écrivit à tort ; car il remit à la mode, un instant, des horreurs qu’il fallait laisser dans l’oubli.

Bythies. Voy. Bithies.



C

Caaba. Voy. Kaaba.

Caacrinolaas, nommé aussi Caassimolar et Glassialabolas, grand président aux enfers, il se présente sous la forme d’un chien, et il en a la démarche, avec des ailes de griffon. Il donne la connaissance des arts libéraux, et, par un bizarre contraste, il inspire les homicides. On y dit qu’il prédit bien l’avenir. Ce démon rend l’homme invisible et commande trente-six légions[2]. Le Grand Grimoire le nomme Classyalabolas, et n’en fait qu’une espèce de sergent qui sert quelquefois de monture à Nébiros ou Naberus. Voy. Cerbère.

Cabadès. Voy. Zoubdadeyer.

Cabale ou Cabbale. Pic de la Mirandole dit que ce mot, dans son origine hébraïque, signifie tradition[3]. L’ancienne cabale des Juifs est, selon

  1. Operis talmudici brevis recensio et bibliotheca rabbinica. In-8o . Baie, 1613. Synagoga judaica. In-8o . Bâle, 1603, en allemand et en latin. Hanau, 1604 ; Bâle, 1641.
  2. Wierus, in Pseudomonarchia dæmon.
  3. « Un critique ignorant voulait faire des affaires à Rome, au prince Pic de la Mirandole, particulière-