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FOU
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côté, c’était le signe d’un bonheur parfait. Les Grecs modernes chassent les chiens et les chats quand il tonne, parce que leur présence est censée attirer la foudre sur les maisons.

Lampe éclairant les funérailles.


Fougère. « Personne n’ignore les mauvaises et diaboliques façons dont on se sert pour cueillir la fougère aux maléfices. Le 23 juin, veille de la Saint-Jean-Baptiste, après un jeûne de quarante jours, plusieurs sorciers, conduits par Satan, recueillent pendant cette nuit la graine de cette herbe, qui n’a ni tige, ni fleur, ni semence, et qui renaît de la même racine ; qui plus est, le malin se joue de ces misérables sorciers en leur apparaissant cette nuit-là, au milieu des tempêtes, sous quelques formes monstrueuses, pour les épouvanter davantage. Ils croient s’en défendre par leurs exorcismes, par les cercles et caractères qu’ils font sur la terre autour d’eux ; ensuite ils mettent une nappe neuve de fin lin ou de chanvre sous la fougère qu’ils croient voir fleurir en une heure, pour en recevoir, la graine. Ils la plient dans un taffetas ou dans un parchemin vierge, et la gardent soigneusement pour deviner les songes et faire paraître les esprits. Le démon, par ses malices et menteries, leur persuade que cette semence n’est pas seulement propre à deviner, et que si on met de l’or ou de l’argent dans la bourse où l’on doit garder la semence de fougère, le nombre en sera doublé le jour suivant. Si l’événement n’a pas lieu, les magiciens vous accuseront de mauvaise foi, ou ils diront que vous avez commis quelque crime, tant nous nous laissons aller à ces abominables impostures de Satan[1]. » Des sorciers anglais prétendaient avoir un secret’par lequel, au moyen de la graine de fougère, ils se rendaient invisibles.

Foulques. Au temps de la guerre des Albigeois, vivait un méchant comte Foulques, lequel avait la coutume détestable de jurer et maugréer. Un jour qu’étant à cheval, il blasphémait furieusemant, il fut jeté à bas de sa monture et ne se releva point. On pensa qu’il avait été assommé par le diable, son grand ami.

Fourberies. Voy. Sorciers, Sabbat, etc. — Voy. aussi les divers imposteurs.

Fourmis. Les Thessaliens honoraient ces animaux, dont ils croyaient tirer leur origine. Les Grecs étaient si sottement vains qu’ils aimaient mieux descendre des fourmis de la forêt d’Égine, que de reconnaître qu’ils étaient des colonies de peuples étrangers. — La fourmi était un attribut de Cérès ; elle fournissait matière aux observations des augures.

Fourner (Catherine). Voy. Possédées de Flandre.

Fous. On sait le respect superstitieux que les musulmans ont pour les fous. Ils les croient des saints. Voy. Possession.

Francs-maçons. Les francs-maçons font remonter leur origine jusqu’au temps de Salomon et l’entourent de contes merveilleux. C’est un ordre qui paraît avoir pris naissance en Angleterre, et qui avait pour but dans le principe la construction des églises. Maintenant ce goût de maçonnerie est purement allégorique, et il a bien changé de destination : former le cœur, régler l’esprit, rappeler le bon ordre, voilà, disent les maçons, ce qu’on entend par le compas et l’équerre. Mais la vérité est que la franc-maçonnerie, comme société secrète, créée au commencement du dernier siècle par un Anglais, lord Montague, n’est autre chose que le protestantisme parvenu à l’état d’indifférence, et une sourde conspiration contre le Catholicisme. — Quand la franc-maçonnerie, qui détruit à présent, construisait, il n’y avait qu’un seul grand maître, qui résidait en Angleterre ; aujourd’hui chaque pays a le sien. Les assemblées des maçons se nomment communément loges. Une loge doit être au moins composée de sept membres. Le président de la loge porte le nom de vénérable. Il a au-dessous de lui deux surveillants, qui font exécuter les règlements de l’ordre. — Dans les assemblées solennelles, chaque frère a un tablier de peau ou de soie blanche, dont les cordons sont blancs aussi et d’étoffe pareille à celle du tablier ; les apprentis le portent tout uni, les compagnons l’entourent des couleurs de la loge, les maîtres y font broder une équerre, un compas, deux colonnes et les divers ornements de l’ordre. Les maîtres portent aussi un cordon bleu, auquel pendent une équerre et un compas. — Dans les repas, les lumières doivent être en

  1. Delancre, Tab. de l’Inconstance des démons, etc., p. 454.