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les chiens, surtout dans le barbet et le basset. L’organe de l’humeur querelleuse se manifeste de chaque côté par une protubérance demi-globulaire, derrière et au-dessus de l’oreille. On le trouve bien prononcé chez les duellistes. L’organe du meurtre s’annonce de chaque côté par une protubérance placée au-dessus de l’organe de l’humeur querelleuse, en se rapprochant vers les tempes. On le trouve chez les animaux carnivores et chez les assassins. L’organe de la ruse est indiqué de chaque côté par une éminence qui s’élève au-dessus du conduit extérieur de l’ouïe, entre les tempes et l’organe du meurtre. On le rencontre chez les fripons, chez les hypocrites, chez les gens dissimulés. On le voit aussi chez de sages généraux, d’habiles ministres et chez des auteurs de romans ou de comédies, qui conduisent finement les intrigues de leurs fictions. L’organe du vol se manifeste de chaque côté par une protubérance placée au haut de la tempe, de manière à former un triangle avec le coin de l’œil et le bas de l’oreille. On le remarque dans les voleurs et dans quelques animaux. Il est très-prononcé au crâne de la pie. L’organe des arts forme une voûte arrondie à côté de l’os frontal, au-dessous de l’organe du vol ; il est proéminent sur les crânes de Raphaël, de Michel-Ange et de Rubens. L’organe des tons et de la musique s’exprime par une protubérance à chaque angle du front, au-dessous de l’organe des arts. On trouve ces deux protubérances aux crânes du perroquet, de la pivoine, du corbeau et de tous les oiseaux mâles chantants ; on ne les rencontre ni chez les oiseaux et les animaux à qui ce sens manque, ni même chez les hommes qui entendent la musique avec répugnance. Cet organe est d’une grandeur sensible chez les grands musiciens, tels que Mozart, Gluck, Haydn, Viotti, Boïeldieu, Rossini, Meyerbeer, etc. L’organe de l’éducation se manifeste par une protubérance au bas du front, sur la racine du nez, entre les deux sourcils. Les animaux qui ont le crâne droit, depuis l’occiput jusqu’aux yeux, comme le blaireau, sont incapables d’aucune éducation ; et cet organe se développe de plus en plus dans le renard, le lévrier, le caniche, l’éléphant et l’orang-outang, dont le crâne approche un peu des têtes humaines mal organisées. L’organe du sens des lieux se manifeste extérieurement par deux protubérances placées au-dessus de la racine du nez, à l’os intérieur des sourcils. Il indique en général la capacité de concevoir les distances, le penchant pour toutes les sciences et arts où il faut observer, mesurer et établir des rapports d’espace : par exemple, le goût pour la géographie. Tous les voyageurs distingués ont cet organe, comme le prouvent les bustes de Cook, de Colomb et d’autres. On le trouve aussi chez les animaux errants. Les oiseaux de passage l’ont plus ou moins, selon le terme plus ou moins éloigné de leurs migrations. Il est très-sensible au crâne de la cigogne. C’est par la disposition de cet organe que la cigogne retrouve l’endroit où elle s’est arrêtée l’année précédente, et que, comme l’hirondelle, elle bâtit tous les ans son nid sur la même cheminée. L’organe du sens des couleurs forme de chaque côté une protubérance au milieu de l’arc des sourcils, immédiatement à côté du sens des lieux. Lorsqu’il est porté à un haut degré, il forme une voûte particulière. C’est pour cela que les peintres ont toujours le visage plus jovial, plus réjoui, que les autres hommes, parce que leurs sourcils sont plus arqués vers le haut. Cet organe donne la manie des fleurs et le penchant à réjouir l’œil parla diversité des couleurs qu’elles offrent. S’il est lié avec l’organe du sens des lieux, il forme le paysagiste. Il paraît que ce sens manque aux animaux, et que leur sensibilité à l’égard de certaines couleurs ne provient que de l’irritation des yeux. L’organe du sens des nombres est placé également au-dessus de la cavité des yeux, à côté du sens des couleurs, dans l’angle extérieur de l’os des yeux. Quand il existe à un haut degré, il s’élève vers les tempes un gonflement qui donne à la tête une apparence carrée. Cet organe est fortement exprimé sur un buste de Newton, et, en général, il est visible chez les grands mathématiciens. Il est ordinairement lié aux têtes des astronomes avec l’organe du sens des lieux. L’organe de la mémoire a son siège au-dessus de la partie supérieure et postérieure de la cavité des yeux. Il presse les yeux en bas et en avant. Beaucoup de comédiens célèbres ont les yeux saillants par la disposition de cet organe. Le sens de la méditation se manifeste par un renflement du crâne, environ un demi-pouce sous le bord supérieur du front. On le trouve au buste de Socrate et à plusieurs penseurs. L’organe de la sagacité se manifeste par un renflement oblong au milieu du front. L’organe de la force de l’esprit se manifeste par deux protubérances demi-circulaires, placées au-dessous du renflement de la méditation et séparées par l’organe de la sagacité. On le trouve dans Lesage, Boileau, Cervantes, etc. L’organe de la bonhomie se manifeste par une élévation oblongue partant de la courbure du front vers le sommet de la tête, au-dessus de l’organe de la sagacité. On le trouve au mouton, au chevreuil et à plusieurs races de chiens. L’organe de la piété vraie ou fausse se manifeste par un gonflement au-dessus de l’organe de la bonhomie. L’organe de l’orgueil et de la fierté se manifeste par une protubérance ovale au haut de l’occiput. L’organe de l’ambition et de la vanité se manifeste par deux protubérances placées au sommet de la tête et séparées par l’organe de la fierté. L’organe de la prudence se manifeste par deux protubérances placées à côté des protubérances de l’ambition, sur les angles postérieurs du crâne. Enfin,