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turalia, tum supernaturalia sécréta, licet abditissima, inpromptu apparent, modo operator pernecessaria et contenta facial ; sciât tamen opportet dœmonum potentiel duntaxat peragantur : traduit de l’hébreu, par Plaingière, avec un recueil de secrets curieux. A. Memphis, chez Alibeck l’Égyptien, 1517, in-16 {sic omnia) ; et sur le revers du titre : Les véritables clavicules de Salomon, à Memphis, chez Alibeck l’Égyptien, 1517.

Le grand Grimoire avec la grande clavicule de Salomon, et la magie noire ou les forces infernales du grand Agrippa, pour découvrir les trésors cachés et se faire obéir à tous les esprits ; suivis de tous les arts magiques, in-18, sans date ni nom de lieu. Ces deux grimoires contiennent, comme l’autre, des secrets que nous donnons ici aux divers articles qu’ils concernent.

Voici une anecdote sur le Grimoire : — Un petit seigneur de village venait d’emprunter à son berger le livre du Grimoire avec lequel celui-ci se vantait de forcer le diable à paraître. Le seigneur, curieux de voir le diable, se retira dans sa chambre et se mit à lire les paroles qui obligent l’esprit de ténèbres à se montrer.

Grimalkin.


Au moment où il prononçait avec agitation ces syllabes niaises qu’il croyait puissantes, la porte, qui était mal fermée, s’ouvre brusquement : le diable paraît, armé de ses longues cornes et tout couvert de poils noirs… Le curieux seigneur perd connaissance et tombe mourant de peur sur le carreau, en faisant le signe de la croix. Il resta longtemps sans que personne vînt le relever. Enfin il rouvrit les yeux et se retrouva avec surprise dans sa chambre. Il visita les meubles pour voir s’il n’y avait rien de dégradé : un grand miroir qui était sur une chaise se trouvait brisé ; c’était l’œuvre du diable. Malheureusement pour la beauté du conte, on vint dire un instant après à ce pauvre seigneur que son bouc s’était échappé et qu’on l’avait repris devant la porte de cette même pièce où il avait si bien représenté le diable. Il avait vu dans le miroir un bouc semblable à lui et avait brisé la glace en voulant combattre son ombre[1].

Grisgris, nom de certains fétiches chez les Maures d’Afrique, qui les regardent comme des puissances subalternes. Ce sont de petits billets sur lesquels sont tracées des figures magiques ou des pages du Koran en caractères arabes ; ces billets sont vendus assez cher, et les habitants les croient des préservatifs assurés contre tous les maux. Chaque grisgris a sa forme et sa propriété. Voy. Goo.

Grisou. Le feu grisou est un gaz qui s’enflamme spontanément ou par occasion dans les mines de houille, et qui produit souvent de grands désastres. — Beaucoup de mineurs re-

  1. Histoire des fantômes et des démons, p. 214.