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GUA
GUI
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jusqu’à deux cents lieues de la caverne, descendre au Guacharo est synonyme de mourir.

Guayotta, mauvais génie que les habitants de l’île Ténériffe opposent à Achguaya-Xérac, qui est chez eux le principe du bien.

Gudeman (bon homme). C’est le nom d’un esprit redouté én Écosse, auquel les laboureurs croient devoir laisser un de leurs champs qu’ils ne cultivent jamais.

Guecuba, esprit du mal chez les Araucans. Voy. Toqui.

Gueldre. On trouve ce récit dans les historiens hollandais :« Un monstre affreux, d’une grandeur prodigieuse, ravageait la campagne, dévorant les bestiaux et les hommes mêmes ; il empoisonnait le pays de son souffle empesté. Deux braves gens, Wichard et Lupold, entreprirent de délivrer la contrée d’un fléau si terrible, et y réussirent. Le monstre, en mourant, jeta plusieurs fois un soupir qui semblait exprimer le mot ghelre. Les deux vainqueurs voulurent qu’en mémoire de leur triomphe, la ville

Entrée du Guacharo.


qu’ils bâtirent prît le nom de Ghelre, dont nous avons fait Gueldre.

Guérin (Pierre). Voy. Illuminés.

Gui de chêne, plante parasite qui s’attache au chêne, et qui était regardée comme sacrée chez les druides. Au mois de décembre, qu’on appelait le mois sacré, ils allaient la cueillir en grande cérémonie. Les devins marchaient les premiers en chantant, puis le héraut venait, suivi de trois druides portant les choses nécessaires pour le sacrifice. Enfin paraissait le chef des druides, accompagné de tout le peuple ; il montait sur le chêne, coupait le gui avec une faucille d’or, le plongeait dans l’eau lustrale et criait : « Au gui de l’an neuf (ou du nouvel an). »

On croyait que l’eau charmée ainsi par le gui de chêne était très-efficace contre le sortilège et guérissait de plusieurs maladies. Voy. Gutheyl. Dans plusieurs provinces on est persuadé que si on pend le gui de chêne à un arbre avec une aile d’hirondelle, tous les oiseaux s’y rassembleront de deux lieues et demie.

Guibert de Nogent, abbé de Nogent-sousCoucy, au diocèse de Laon (onzième siècle), homme savant, qui a écrit, sous le nom de Gesta Dei per Francos, l’histoire des premières croisades. Il y a dans ses écrits plusieurs petits faits qui établissent les relations des vivants avec les morts.

Guido. Un seigneur nommé Guido, blessé à