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et qu’il ne voulait pas les faire mourir comme leur père. Sur ce refus, le fermier eut recours aux juges du lieu. Bras-de-Fer, les deux fils et la fille de Hocque furent arrêtés avec deux autres bergers, leurs complices, nommés Jardin et le Petit-Pierre ; leur procès instruit, Bras-deFer, Jardin et le Petit-Pierre furent condamnés à être pendus et brûlés, et les trois enfants de Hocque bannis pour neuf ans[1]

Bras-de-Fer


Hodeken. Voy. Hecdekix.

Hoffmann. Célèbre auteur allemand de contes nocturnes ou fantastiques, et d’autres écrits, où le surnaturel a une place très-originale.

Holda. La holda était, chez les anciens Gaulois, une espèce de sabbat nocturne, où des sorciers faisaient leurs orgies avec des démons transformés en danseuses. Voy. {{DIv|Brnsozia. On parle encore en Allemagne de holda, la bonne fJeuse (sorte de fée qui remplace, dans les opinions populaires, une divinité antique). Elle visite sans être vue la maison du laboureur, elle charge de laine les fuseaux des ménagères diligentes et répand l’abondance autour d’elle[2]. Mais dans d’autres contrées, holda est la reine des sorcières.

Hollandais errant. C’est un vaisseau fantastique qui apparaît, dit-on, dans les parages du cap de Bonne-Espérance. Ce vaisseau déploie toutes ses voiles lorsque aucun navire n’oserait en risquer une seule. On est partagé d’opinions sur la cause de ce prodige ; d’après la version la plus répandue, c’était, dans l’origine, un navire richement chargé à bord duquel se commit un horrible forfait. La peste s’y déclara, et les coupables errèrent vainement de port en port, offrant leur riche cargaison pour prix d’un asile. On les repoussait partout, de peur de la contagion. Les matelots disent que la Providence, pour perpétuer le souvenir de ce châtiment, permet que le Hollandais cirant apparaisse encore dans ces mers où la catastrophe eut lieu. Cette apparition est considérée comme un mauvais augure par les navigateurs[3].

Le Hollandais errant, sujet de beaucoup de traditions, s’appelle aussi le Voltigeur hollandais.

Hollere, magicien danois qui s’était acquis, au treizième siècle, la réputation d’un homme à miracles, et qui n’était qu’un sorcier adroit. Pour passer la mer, il se servait d’un os gigantesque, marqué de quelques charmes et caractères magiques. Sur ce singulier esquif, il traversait l’Océan comme s’il eût été aidé de voiles et poussé par les vents. Il fut maltraité par les autres sorciers, ses envieux, qui l’obligèrent à quitter le pays[4].

Holzhauser (Barthélémy), pieux allemand, né en 1613, célèbre par des visions sur lesquelles nous ne saurions nous prononcer[5] et qui sont admises comme respectables. Sa vie a été publiée, en 1836, par M. l’abbé Tresvaux, qui l’avait traduite de l’Italien.

Homme. Il paraît qu’il n’y a que l’homme à qui la nature ait donné une figure droite et la faculté de contempler les cieux. Seul parmi les animaux il a l’épine du dos et l’os de la cuisse en ligne droite. C’est un fait, dit Aristote, que si l’homme est le seul à qui il arrive des illusions nocturnes, c’est parce qu’il n’y a proprement que lui qui se couche sur le dos, c’est-à-dire de manière que l’épine et la cuisse fassent une ligne droite, et que l’une et l’autre, avec les bras, soient parallèles à l’horizon. Or, les animaux ne peuvent pas se coucher ainsi : quoique leur épine soit parallèle à l’horizon, leurs épaules sont détournées et forment deux angles.

Lisez Hérodote, Plutarque et autres historiens, vous verrez qu’il existe des contrées fabuleuses où les hommes ont une tête de dogue ou de bichon, des pays où ils n’ont qu’un œil, d’autres où ils n’ont qu’un pied, sur lequel ils sautent, de sorte que quand ils veulent courir, ils sont obligés de se mettre deux et de se tenir par le bras ; d’autres enfin où ils n’ont point de tête, etc.[6].

  1. Le commissaire Delamarre, Traité de la police.
  2. M. Ozanam, De l’établissement du christianisme en Allemagne.
  3. Walter Scott, Mathilde de Rokeby, chant IIe.
  4. Jugements de Dieu, de Chassanion, p. 114.
  5. Biographia venerabilis servi Dei Bartholomœi Holzhauser, etc., Bambergœ, 1784, in-8o. Accedunt ejusdem in Apocalypsim commentarii plane admirabiles. — Visiones venerabilis servi Dei Bartholomœi Holzhauser, etc., cligna ceci nostri memoria ad ejus Biographiam appendix, Bambergae, 1793, in-8 « .
  6. M. Saignes, Des erreurs et des préjugés, t. I, p. 10.