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cipite dans les ondes le voyageur qui trouble ses secrets et la solitude qu’il aime. » On a cru un moment dans le peuple qu’un petit homme rouge mystérieux avait apparu à Napoléon Ier pour lui annoncer ses revers.

Hongrois. Voy. Ogres.

Honorius. Voy. Grimoire.

Hopkins, juge anglais qui, du temps de Charles Ier, fit mourir une multitude de malheureuses accusées de sorcellerie. Il continua ses fonctions sous le long parlement, et Grey rapporte qu’il possédait une liste de trois mille personnes suppliciées en ce temps-là, le plus grand nombre par ce juge qui se croyait doué d’un talent sans pareil pour deviner les sorcières. Jamais l’Église catholique n’eût souffert ces abominations. Cet homme faisait avouer, par des tortures de cinq à six jours, tout ce qu’il voulait.

Nous empruntons quelques détails sur lui à de curieuses recherches publiées par le Droit :

« Un certain Matthew Hopkins fut nommé rechercheur de sorcières (witch finder) pour quatre comtés, et dans l’espace d’un an, dans la seule ville d’Essex, il ne fit pas pendre moins de soixante malheureuses femmes. Ce misérable prétendait avoir acquis une expérience infaillible pour les reconnaître à de certaines taches sur la peau, certains signes, certaines veines qu’il regardait comme autant de tétines pour allaiter de petits démons. Son épreuve favorite était celle de l’eau. Si les sorcières prétendues revenaient à la surface de l’eau et nageaient, il les déclarait coupables, les faisait retirer de l’eau et brûler ; si au contraire elles enfonçaient, elles étaient simplement noyées, mais leur innocence était reconnue. Cette épreuve venait peut-être d’une parole fort sage que sa Très-Sacrée Majesté le roi Jacques avait souvent à la bouche, à savoir que, comme quelques personnes avaient renoncé aux avantages de leur baptême par l’eau, de même l’eau refusait à son tour de les recevoir dans son sein.

« À la fin Hopkins, ce qui est assez original, devint lui-même suspect de sorcellerie ; on lui fit subir l’épreuve qu’il avait souvent fait subir aux autres ; il eut la maladresse de nager ; il fut tout naturellement déclaré coupable, pendu et brûlé vif.

« Il ne fut pas le seul rechercheur de sorcières ; bien d’autres se mêlèrent de ce métier, qui ne laissait pas que d’être lucratif, puisqu’il leur procurait vingt schellings (25 francs) par chaque exécution. »

Hoppo, maître sorcier et vrai coquin, qui fut poursuivi à Berne. Il était de la secte des Lollards et faisait des disciples. Nous ignorons sa fin.

Horey, nom que les nègres de la côte occidentale d’Afrique donnent au diable, qui n’est sans doute qu’un nègre aposté par les marabouts. Les cérémonies de la circoncision ne manquent jamais d’être accompagnées des mugissements du Horey. Ce bruit ressemble au son le plus bas de la voix humaine. Il se fait entendre à peu de distance et cause une frayeur extrême aux jeunes gens. Dès qu’il commence, les nègres préparent des aliments pour le diable et les lui portent sous un arbre. Tout ce qu’on lui présente est dévoré, dit-on, sur-le-champ, sans qu’il en reste un os. Si la provision ne lui suffit pas, il trouve le moyen d’enlever quelque jeune homme non encore circoncis. Les nègres prétendent qu’il garde sa proie dans son ventre, et que plusieurs jeunes gens y ont passé jusqu’à dix ou douze jours. Après sa délivrance, la victime qui a été avalée demeure muette autant de jours qu’elle en a passé dans le ventre du diable. Les nègres parlent avec effroi de cet esprit malin, et l’on ne peut qu’être surpris de la confiance avec laquelle ils assurent avoir été non seulement enlevés, mais avalés par ce monstre.

Hornock, docteur suédois, qui raconte avec complaisance le supplice de soixante-deux femmes et de quinze enfants, accusés d’avoir été au sabbat et d’y avoir soigné le diable, qui s’y trouvait malade… Ce spectacle, car il donne ce nom à l’exécution d’une pareille sentence, eut lieu le 25 août 1672, « par un temps superbe. »

Horoscopes. Un maréchal ferrant de Beauvais avait fait tirer l’horoscope de son fils. L’astrologue, après avoir examiné les divers aspects


des astres, découvrit que l’enfant était menacé de mourir à quinze ans d’un coup de tonnerre. Il désigna en même temps le mois, le jour et l’heure où l’événement devait avoir lieu ; mais il ajouta qu’une cage de fer sauverait le jeune homme. Quand le temps arriva, le père chercha comment la cage de fer pourrait éviter à son fils une mort si prématurée ; il pensa que le sens de l’oracle était probablement d’enfermer ce jour-là son enfant dans une cage de fer bien fermée. Il se mit à travailler à la construction de cette cage sans en parler à personne. Le moment arriva. Une nuée paraissait se former dans le ciel, et justifiait jusqu’alors le dire de l’astrologue. Il