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ou cercles, plus ou moins parfaits, l’emporte sur la quantité des autres figures, ce signe annonce qu’on recevra de l’argent. S’il y a peu de ronds, il y a de la gêne dans les finances de la personne qui consulte. Des figures carrées annoncent des désagréments, en raison de leur nombre. Des figures ovales promettent du succès dans les affaires, quand elles sont nombreuses ou distinctement marquées. Des lignes grandes ou petites, pourvu qu’elles soient saillantes ou multipliées, présagent une vieillesse heureuse. Les ondulations ou lignes qui serpentent annoncent des revers et des succès entremêlés. Une croix au milieu des dessins de l’assiette promet une mort douce. Trois croix présagent des honneurs. S’il se trouve dans l’assiette un grand nombre de croix, on reviendra à Dieu après la fougue des passions : il eût été mieux de ne pas le quitter. Un triangle promet un emploi honorable. Trois triangles à peu de distance l’un de l’autre sont un signe heureux ; en général, cette figure est de bon présage. Une figure qui aurait la forme d’un H annonce un empoisonnement. Un carré long bien distinct promet des discordes dans le ménage. Si vous apercevez au milieu des dessins de l’assiette une raie dégagée, c’est un chemin qui annonce un voyage. Il sera long, si ce chemin s’étend ; facile si le chemin est net ; embarrassé si le chemin est chargé de points ou de petites lignes. Un rond dans lequel on trouve quatre points promet un enfant. Deux ronds de cette sorle en promettent deux, et ainsi de suite. Vous découvrez dans l’assiette la figure d’une maison à côté d’un cercle ? Attendez-vous à posséder cette maison. Elle sera à la ville, car vous voyez un X dans le voisinage. Elle serait à la campagne si vous distinguiez auprès de ce signe la forme d’un arbre, d’un arbuste ou d’une plante quelconque. Cette maison vous sera donnée, ou du moins vous l’aurez par héritage, lorsqu’elle est accompagnée de triangles. Vous y mourrez si elle est surmontée d’une croix. Vous trouverez peut-être la forme d’une couronne ; elle vous promet des succès à la cour. On rencontre souvent la figure d’un ou de plusieurs petits poissons ; ils annoncent qu’on sera invité à quelque bon dîner. La figure d’un animal à quatre pattes promet des peines. La figure d’un oiseau présage un coup de bonheur. Si l’oiseau semble pris dans un filet, c’est un procès. La figure d’un reptile annonce une trahison. La figure d’une rose donne la santé ; la forme d’un saule pleureur, une mélancolie ; la figure d’un buisson, des retards. La forme d’une roue est le signe d’un accident. Une fenêtre ou plusieurs carrés joints ensemble de manière à former une espèce de croisée vous avertissent que vous serez volé. C’est bon à savoir. Si vous voyez une tête ou une forme de chien à côté d’une figure humaine, vous avez un ami. Si vous voyez un homme monté sur un cheval ou sur tout autre quadrupède, un homme estimable fait pour vous de grandes démarches. Quand vous apercevez trois figures l’une auprès de l’autre, attendez quelque emploi honorable. Si vous distinguiez une couronne de croix, un homme de vos parents mourrait dans l’année. Une couronne de triangles ou de carrés annonce la mort d’une de vos parentes également dans l’année qui court. Un bouquet composé de quatre fleurs ou d’un plus grand nombre est le plus heureux de tous les présages. — Voilà.

Marceau, l’un des généraux les plus renommés de la première république française. La Gazette de Cologne a publié récemment l’histoire suivante, qui lui a été communiquée par son correspondant de Coblentz, et qui forme encore dans cette ville le sujet de toutes les conversations.

On sait qu’au-dessous du fort Empereur-François, auprès de la route de Cologne, se trouve le monument du général français républicain Marceau, qui tomba à Altenkirchen et fut enseveli à Coblentz, sur le mont Saint-Pierre, où se trouve mainténant la partie principale du fort sus-mentionné. Le monument du général, qui est une pyramide tronquée, fut plus tard enlevé, lorsqu’on commença les fortifications de Coblentz. Toutefois, sur l’ordre exprès du feu roi Frédéric-Guillaume III, il fut reconstruit à la place où il se trouve maintenant.

M. de Stramberg, qui, dans son Rheinnischen antiquarius, donne une biographie très-détaillée de Marceau, raconte, en faisant mention du monument de ce dernier, que des personnes prétendent avoir vu le général, de nuit, à différentes reprises, après sa mort, monté sur un cheval blanc et couvert d’un manteau de même couleur (des chasseurs français), se dirigeant vers le mont Saint-Pierre.

Dernièrement, un soldat qui était en faction à minuit sur ce mont dit avoir vu venir à lui un spectre blanc monté sur un cheval gris. N’ayant reçu aucune réponse à son interpellation, le soldat a fait feu trois fois. Une patrouille, étant arrivée au bruit de ces décharges, a trouvé la sentinelle étendue sur le sol, presque évanouie et dans un affreux paroxysme de fièvre. Elle a été transportée à l’hôpital, où elle est tombée dangereusement malade, et où, au milieu du délire, elle n’a parlé que de l’apparition susmentionnée.

Marcellus, médecin en Pamphylie, contemporain de l’empereur Marc-Aurèle, a composé un poëme sur la lycanthropie, mélancolie diabolique qui frappe ceux qui en sont atteints de l’idée qu’ils sont changés en loups. Des fragments de ce poëme sont conservés dans le Corpus poetarum de Maittaire. Londres, 1713 à 1722, 27 v. in-12.

Marchocias, grand marquis des enfers. Il se montre sous la figure d’une louve féroce, avec