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riaient exprès n’entendaient rien de ces bruits : ils n’étaient entendus que de ceux que le hasard conduisait là.

Albert le Grand assure qu’il y avait en Allemagne deux enfants jumeaux dont l’un ouvrait les portes les mieux fermées en les touchant avec son bras droit ; l’autre les fermait en les touchant avec son bras gauche.

Paracelse dit qu’il a vu beaucoup de sages passer vingt années sans manger quoi que ce fût. Si on veut se donner cette satisfaction, qu’on enferme, dit-il, de la terre dans un globe de verre, qu’on l’expose au soleil jusqu’à ce qu’elle soit pétrifiée, qu’on se l’applique sur le nombril, et qu’on la renouvelle quand elle sera sèche, on se passera de manger et de boire sans aucune peine. Paracelse assure intrépidement avoir fait lui-même cette expérience pendant six mois. Voy. la plupart des articles de ce Dictionnaire.

Mesmer (Antoine), médecin allemand, fameux par la doctrine du magnétisme animal, né à Mesburg en 1734, mort en 1815. Il a laissé plusieurs ouvrages dans lesquels il soutient que les corps célestes, en vertu de la même force qui produit leurs attractions mutuelles, exercent une influence sur les corps animés, et principalement sur le système nerveux, par l’intermédiaire d’un fluide subtil qui pénètre tous les corps et remplit tout l’univers. Il alla s’établir à Vienne, et tenta de guérir par le magnétisme minéral en appliquant des aimants sur les parties malades. Ayant trouvé un rival dans cet art, il se restreignit au magnétisme animal, c’est-à-dire à l’application des mains seulement sur le corps, ce qui le fit regarder à tort comme un fou et un visionnaire par les différentes académies de médecine où il présenta ses découvertes. Mais les académies nous prouvent tous les jours qu’elles ne sont pas infaillibles. Il vint à Paris : le peuple et la cour furent surpris de ce nouveau genre de cures. On nomma des docteurs pour examiner le magnétisme animal, et on publia des écrits si violents contre Mesmer qu’il fut contraint de quitter la France. Il alla vivre incognito en Angleterre, ensuite en Allemagne, où il mourut. Il reste de lui : 1° De l’influence des planètes, Vienne, 1766, in-12 ; 2° Mémoire sur la découverte du magnétisme animal, Paris, 1779, in-12 ; 3° Précis historique des faits relatifs au magnétisme animal, jusqu’en avril 1781, Londres, 1781, in-8o ; 4° Histoire abrégée du magnétisme animal, Paris, 1783, in-8o ; 5° Mémoire de F.-A. Mesmer sur ses découvertes, Paris, an vu (1799), in-8o. Voy. Magnétisme.

Messa-Hala. Voy. Macha-Halla.

Messe du diable. On a vu, par différentes confessions de sorciers, que le diable fait aussi dire des messes au sabbat. Pierre Aupetit, prêtre apostat du village de Fossas, en Limousin, fut brûlé pour y avoir célébré les mystères. Au lieu de dire les saintes paroles de la consécration, on dit au sabbat : Belzébuth, Belzèbuth, Belzébuth. Le diable vole sous la forme d’un papillon autour de celui qui dit la messe et qui mange une hostie noire, qu’il faut mâcher pour l’avaler[1]. Voy. Sabbat.

Messie des juifs. Comme ils n’ont pas reconnu le vrai, plusieurs faux messies se sont offerts à eux : Dosithée, André, Bar-Kokébas, le faux Moïse, Julien, Alruy, Sabataï-Zévi, etc. Pour prévenir de nouvelles tentatives d’imposteurs vulgaires, les rabbins ont représenté le messie qu’ils attendent avec une apparence et des entourages si gigantesques qu’on ne peut les simuler. Ainsi se prépare pour son festin, où seront appelés tous les juifs, un bœuf qui mange chaque jour le foin de mille montagnes, un poisson qui occupe de sa masse tout un océan, et un oiseau qui couvrirait Paris de sa queue[2].

Métamorphoses. La mythologie des païens avait ses métamorphoses variées ; nous avons aussi les transformations gracieuses des fées et les transformations plus brutales des sorciers. Les sorciers qu’on brûla à Vernon, en 1566, s’assemblaient dans un vieux château, sous des formes de chats. Quatre ou cinq hommes, un peu plus hardis qu’on ne l’était alors, résolurent d’y passer la nuit ; mais ils se trouvèrent assaillis d’un si grand nombre de chats que l’un d’eux fut tué et les autres grièvement blessés. Les chats, de leur côté, n’étaient pas invulnérables ; et on en vit plusieurs le lendemain qui, ayant repris leur figure d’hommes et de femmes, portaient les marques du combat qu’ils avaient soutenu. Voy. Loups-garous.

Spranger conte qu’un jeune homme de l’île de Chypre fut changé en âne par une sorcière, parce qu’il avait un penchant pour l’indiscrétion. Si les sorcières étaient encore puissantes, bien des jeunes gens d’aujourd’hui auraient les oreilles longues. On dit quelque part qu’une sorcière métamorphosa en grenouille un cabaretier qui mettait de l’eau dans son vin. Voy Fées, Urgande, Sorciers, etc.

Métatron, une des trois intelligences de la cabale ; les deux autres sont Acatriel et Sandalphon.

Métempsycose. La mort, suivant cette doctrine, n’était autre chose que le passage de l’âme dans un autre corps. Ceux qui croyaient à la métempsycose disaient que les âmes, étant sorties des corps, s’envolaient, sous la conduite de Mercure, dans un lieu souterrain où étaient d’un côté le Tartare et de l’autre les champs Élysées. Là, celles qui avaient mené une vie pure étaient heureuses, tandis que les âmes des méchants se voyaient tourmentées par des furies. Mais, après

  1. Delancre, Incrédulité et mécréance, etc., p. 506.
  2. Voyez, sur le Messie des Juifs, les Légendes de l’Ancien Testament, à la fin.