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NYN
OBE
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causées par des démons qui, s’ils ne sont pas des nickars ou des nixes, sont du moins de nature amphibie. Il y a près de la vallée de Bagnes une montagne fatale où les démons font le sabbat. En l’année 1818, deux frères mendiants de Sion, prévenus de cette assemblée illégale, gravirent la campagne pour vérifier le nombre et les intentions des délinquants. En diable, l’orateur de la troupe, s’avança. — Révérends frères, dit-il, nous sommes ici une armée telle que, si on divisait entre nous à parts égales tous les glaciers et tous les rochers des Alpes, nous n’en aurions pas chacun une livre pesant[1].

Nynauld (Jean de), auteur d’un livre intitulé De la Lycanthropie, transformation et extases des sorciers. Paris, 1615, in-8o.

Nyol, vicomte de Brosse, poursuivi comme sorcier à la fin du seizième siècle. Il confessa qu’ayant entendu dire qu’on brûlait les sorciers, il avait quitté sa maison et en était demeuré longtemps absent. Ses voisins, l’ayant suivi, l’avaient trouvé dans une étable de pourceaux ; ils l’interrogèrent sur différents maléfices dont il était accusé ; il reconnut qu’il était allé une fois au sabbat, à la croix de la Motte, où il avait vu le diable en forme de chèvre noire ; qu’il s’était donné audit diable, sous promesse qu’il aurait des richesses et serait bien heureux au monde, « et lui bailla pour gage sa ceinture, partie de ses cheveux, et après sa mort un de ses pouces. Ensuite le diable le marqua sur l’épaule ; il lui commanda de donner des maladies, de faire mourir les hommes et les bestiaux, de faire périr les fruits par des poudres qu’il jetterait au nom de Satan. Il avoua encore que le diable l’avait fait danser au sabbat avec les autres sorciers ayant chacun une chandelle, et que quand le diable se retirait enfin, eux tous se trouvaient transportés dans leurs maisons. » Vingt-huit témoins confrontés soutinrent que le vicomte de Brosse avait la réputation de sorcier, et qu’il avait fait mourir quatre hommes et beaucoup de bestiaux[2]. Il fut condamné.

Nypho ou Nyphus (Augustin), sorcier italien, qui avait un démon familier et barbu, dit Delancre[3], lequel démon lui apprenait toutes choses. Il a fait un livre Des divinations, imprimé à la suite de l’explication des songes par Artémidore. Voy. Artémidore.

Nysrock, démon du second ordre, chef de cuisine de Belzébuth, seigneur de la délicate tentation et des plaisirs de la table.



  1. Traditions populaires du Nord. (Revue britannique, 1837.)
  2. Rikius, Discours sommaire des sortilèges, vénéfices, idolâtries, etc.
  3. Tableau de l’inconstance des mauvais anges, etc., liv. V, p. 414.