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ne pas s’attirer les mêmes maux ; ensuite elle feignit des extases, se roula par terre, et prononça d’un ton prophétique que Dieu ne voulait pas que les femmes portassent des manches froncées, ni les hommes des bonnets rouges. L’affaire parvint aux oreilles de l’archevêque de Bordeaux, qui la fit arrêter avec son complice, reconnut la fraude et fit avouer à la fille que l’argent que les fidèles lui donnaient pour ses prétendues révélations était partagé entre trois suborneurs qui l’avaient engagée à contrefaire la sainte. Le juge ecclésiastique la condamna à faire amende honorable en l’église métropolitaine de Saint-André, la torche au poing, et là demander pardon à Dieu. Cette sentence fut exécutée ; mais elle fut encore renvoyée en la cour, ou, par arrêt donné à la Tournelle, elle fut condamnée, comme criminelle d’imposture, de séduction, d’impiété, d’abus et de scandale public (1587). Ses complices furent condamnés avec elle à la réclusion, comme convaincus de séductions envers cette malheureuse fille. Ce qui fait voir que] les fraudes pieuses n’étaient pas encouragées autrefois, comme le disent les menteurs qui attaquent la religion.

Ribesal, spectre dont le peuple en Silésie place la demeure au sommet du Risemberg. C’est

 
 
lui, dans leur idée, qui couvre subitement cette montagne de nuages et qui excite les tempêtes. C’est le même que Rubezal. Voy. ce mot.

Richard Cœur de lion. On a accusé ce prince orgueilleux de certain commerce avec le diable. Les protestants l’ont maltraité, comme ils font en général de tous les héros du catholicisme ; et Walter Scott l’a sacrifié dans un de ses romans[1].

Richard Sans peur, fils selon les uns, frère selon les autres de Robert le Diable. Quelques romans de chevalerie le présentent comme ayant épousé un démon succube. Voy. aussi Héla.

 
Richard Cœur de lion
Richard Cœur de lion
Richard Cœur de lion.
 

Richelieu. Le maréchal de Richelieu, étant ambassadeur à Vienne, se fit initier dans la société de quelques nécromanciens, qui lui promirent de lui montrer Belzébuth, le prince des démons. Il donna dans cette chimère. Il y eut une assemblée nocturne, des évocations : en sorte que l’affaire éclata. Un jour que le maréchal disait à Louis XV que les Bourbons avaient peur du diable r le roi lui répondit : « C’est qu’ils ne font pas vu comme vous. »

Rickius (Jacques), auteur d’une défense des épreuves par l’eau froide ; publiée en latin[2], à Cologne, 1597.

Rigoux (maître), nom donné quelquefois au démon qui préside le sabbat.

Rimmon, démon d’un ordre inférieur, peu considéré là-bas, quoique premier médecin de l’empereur infernal. Il était adoré à Damas sous le nom de Remmon ou Remnon, qui, selon les uns, est Saturne, et, selon les autres, le soleil. On lui attribuait le pouvoir de guérir la lèpre.

  1. Voyez cependant sur lui un conte singulier, dans les Légendes des croisades. Voyez aussi l’article Saladin.
  2. Defensio compendiosa certisque modis astricla probe ut loquuntur aquæ frigidæ qua in examinatione maleficorum judices hodie utuntur, omnibus scitu perquam necessaria, quatuor distincta capitibus ; auctore Jacobo Rickio, in-12. Colonise Agrippinæ, 1597