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Schéda, le Faust juif aux premiers temps de notre ère. Il se vantait d’avoir appris beaucoup avec le diable.

Schédims, ministres de Samaël dans la cabale.

Scheithan, Satan chez les musulmans, qui ne prononcent jamais son nom sans ajouter : Dieu nous en préserve !

Schenck (Jean-Georges), médecin de Haguenau qui publia, en 1609, une curieuse histoire des monstres : Monstrorum hisloria mirabilis. Francfort ; in-4o.

Schéol. Nom de l’enfer chez les Hébreux.

Schertz (Ferdinand), auteur de la Magia posthuma. Olmutz, 1706. Voy. Vampires.

Schmidt (Hans), jeune forgeron d’Heydingsfeld, envoyé à Ingolstadt pour acheter du fer avec un compagnon nommé Wolf, fut enrôlé par lui dans les bandes du diable. Wolf lui prêta un petit livre de magie et ne le lui expliqua que quand ce jeune homme lui eut juré de le suivre

 
 
dans sa voie. Alors il lui dit qu’il devait tous les matins se lever en sortant du lit le pied gauche et invoquant le nom du diable, puis lire un passage du livre magique. Mais Hans s’effraya bientôt, jeta son livre et voulut se dégager. Dès lors Wolf, devenu son ennemi, le persécuta, cherchant à le tuer. Il s’enfuit de chez son maître, rencontra le démon qu’il avait invoqué, s’égara, fut accablé de peines diverses et ne put être délivré que par les exorcismes.

Schoumnus, fées malfaisantes très-redoutées des Kalmouks ; elles se nourrissent du sang et de la chair des humains, prennent souvent la forme de femmes charmantes ; mais un air sinistre, un regard perfide, dévoilent leur âme infernale. Quatre dents de sanglier sortent ordinairement de leur bouche, qui se prolonge quelquefois en trompe d’éléphant.

Schramm (Michel), jeune Allemand qui faisait ses études à Wurzbourg, et qui, selon l’usage malheureusement trop fréquent, y fit de mauvaises connaissances. Il avait dix-sept ans, lorsqu’un de ses amis qui, comme lui, étudiait le droit le présenta chez un homme qui s’occupait de magie. Tout en buvant, on parla d’une certaine racine qui, introduite dans un doigt, ouvrait les portes et les caisses et attirait l’or. Le magicien ajouta qu’il était facile de se la procurer ; qu’il fallait seulement avoir le courage de supporter la vue du démon, qui du reste n’était pas trop désagréable, et lui signer un petit écrit.

 
 
Cette merveille les tente ; le magicien rédige deux pactes, pique à chacun des deux étudiants un doigt ; il en sort une goutte de sang avec laquelle ils signent leur engagement. Le magicien leur donne à chacun un bâton, les conduit à un carrefour hors de la ville, trace autour d’eux un cercle et appelle le diable, qui paraît sous les traits d’un jeune homme. L’épouvante les saisit, et ils veulent fuir ; mais le magicien les avait liés. Ils présentent en tremblant leurs pactes, au bout de leurs bâtons ; le diable fixe alors la racine magique dans leurs doigts, à l’endroit qui avait