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que c’était une opinion reçue chez les Saxons qu’il y avait des sorcières et des spectres (dans ce cas des vampires) qui mangeaient ou suçaient les hommes vivants ; qu’on les brûlait, et que, pour se préserver désormais de leur voracité, on mangeait la chair de ces stryges ou vampires. Quelque chose de semblable s’est vu dans le traitement du vampirisme au dix-huitième siècle. Ce qui doit prouver encore que les stryges des anciens étaient quelquefois des vampires, c’est que, chez les Russes, et dans quelques contrées de la Grèce moderne où le vampirisme a exercé ses ravages, on a conservé aux vampires le nom de stryges. Voy. Vampires.

 
Strauss. — Page 636
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Stuffe (Frédéric). Sous Rodolphe de Habsbourg, il y eut en Allemagne un magicien qui voulut se faire passer pour le prince Frédéric Stuffe. Avec le secours des diables, il avait tellement gagné les soldats que les troupes le suivaient au moindre signal, et il s’était fait aimer en leur fascinant les yeux. On ne doutait plus que ce ne fût le vrai Frédéric, lorsque Rodolphe, fatigué des brigandages que ce sorcier exerçait, lui fit la guerre. Le sorcier avait pris la ville de Cologne ; mais, ayant été contraint de se réfugier à Wetzlar, il y fut assiégé ; et comme les choses étaient aux dernières extrémités, Rodolphe fit déclarer qu’on eût à lui livrer le faux prince pieds et poings liés, et qu’il accorderait la paix. La proposition fut acceptée : l’imposteur fut conduit devant Rodolphe, qui le condamna à être brûlé comme un sorcier[1].

Stumf (Pierre), misérable qui, uni vingt ans à un démon succube, en avait obtenu une ceinture au moyen de laquelle il prenait tout à fait la forme d’un loup. Il avait, sous cette forme, égorgé quinze enfants, mangé leur cervelle, et

  1. Leloyer, Histoire des spectres ou apparitions des esprits, p. 303.