Page:Jacques Collin de Plancy - Dictionnaire infernal.pdf/691

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
VAM
VAU
— 683 —

corps qu’on met de l’autre côté de ce même caveau deviennent, deux ou trois jours après, la pâture des vers. Quant à l’accroissement des ongles, des cheveux et de la barbe, on l’aperçoit très-souvent dans plusieurs cadavres. Tandis qu’il reste encore beaucoup d’humidité dans les corps, il n’y a rien de surprenant que pendant un certain temps on voie quelque augmentation dans des parties qui n’exigent pas l’influence des esprits vitaux. Pour le cri que les vampires font entendre lorsqu’on leur enfonce le pieu dans le cœur, rien n’est plus naturel. L’air qui se trouve renfermé dans le cadavre, et que l’on en fait sortir avec violence, produit nécessairement ce bruit en passant par la gorge : souvent même les corps morts produisent des sons sans qu’on les touche.

Voici encore une anecdote qui peut expliquer quelques-uns des traits du vampirisme, que nous ne prétendons pourtant pas nier ou expliquer sans réserve. Le lecteur en tirera les conséquences qui en dérivent naturellement. Cette anecdote a été rapportée dans plusieurs journaux anglais, et particulièrement dans le Sun du 22 mai 1802.

Au commencement d’avril de la même année, le nommé Alexandre Anderson, se rendant d’Elgin à Glascow, éprouva un certain malaise, et entra dans une ferme qui se trouvait sur sa route, pour y prendre un peu de repos. Soit qu’il fût ivre, soit qu’il craignît de se rendre importun, il alla se coucher sous une remise, ou il se couvrit de paille, de manière à n’être pas aperçu. Malheureusement, après qu’il fut endormi, les gens de la ferme eurent occasion d’ajouter une grande quantité de paille à celle où cet homme s’était enseveli. Ce ne fut qu’au bout de cinq semaines qu’on le découvrit dans cette singulière situation. Son corps n’était plus qu’un squelette hideux et décharné ; son esprit était si fort aliéné, qu’il ne donnait plus aucun signe d’entendement : il ne pouvait plus faire usage de ses jambes. La paille qui avait environné son corps était réduite en poussière, et celle qui avait avoisiné sa tête paraissait avoir été mâchée. Lorsqu’on le retira de cette espèce de tombeau, il avait le pouls presque éteint, quoique ses battements fussent très-rapides, la peau moite et froide, les yeux immobiles, très-ouverts, et le regard étonné. — Après qu’on lui eut fait avaler un peu de vin, il recouvra suffisamment l’usage de ses facultés physiques et intellectuelles pour dire à une des personnes qui l’interrogeaient que la dernière circonstance qu’il se rappelait était celle où il avait senti qu’on lui jetait de la paille sur le corps ; mais il paraît que, depuis cette époque, il n’avait eu aucune connaissance de sa situation. On supposa qu’il était constamment resté dans un état de délire, occasionné par l’interception de l’air et par l’odeur de la paille, pendant les cinq semaines qu’il avait ainsi passées, sinon sans respirer, du moins en respirant difficilement, et sans prendre de nourriture que le peu de substance qu’il put extraire de la paille qui l’environnait et qu’il eut l’instinct de mâcher.

« Cet homme vit peut-être encore. Si sa résurrection eût eu lieu chez des peuples infectés d’idées de vampirisme, en considérant ses grands yeux, son air égaré et toutes les circonstances de sa position, on l’eût brûlé avant de lui donner le temps de se reconnaître ; et ce serait un vampire de plus. » Voy. Paul, Harpe, Plogojowits, Polycrite, Katakhanès, Gholes, Huet, etc.

Van-Dale (Antoine), médecin hollandais, mort en 1708. Il a publié une Histoire des oracles, très-inexacte, qui a été abrégée par Fontenelle.

Vanlund. Voy. Vade.

Vapeurs. Les Knistenaux, peuplade sauvage du Canada, croient que les vapeurs qui s’élèvent et restent suspendues au-dessus des marais sont les âmes des personnes nouvellement mortes[1]. Les vapeurs sont prises chez nous, lorsqu’elles, s’enflamment, pour des esprits follets.

Vapula, grand et puissant duc de l’enfer ; il paraît sous la forme d’un lion, avec des ailes de griffon. Il rend l’homme très-adroit dans la mécanique et la philosophie, et donne l’intelligence aux savants. Trente-six légions lui obéissent[2].

Varonnin, dieu de la lumière chez les Indiens. C’est le soleil. Il est monté sur un crocodile et armé d’un fouet d’argent.

Vaudois, hérétiques, sectateurs de Pierre Valdo, qui, égarés par une fausse humilité, se séparèrent de l’Église et allèrent bien vite très-loin. Ils niaient le purgatoire et l’efficacité des prières pour les morts ; mais ils évoquaient les démons et faisaient de la magie. Naturellement, ils rejetèrent la messe, saccagèrent les églises et les couvents, troublèrent la société par le fanatisme en se mêlant aux Albigeois, et sont comptés parmi les précurseurs de la prétendue réforme.

Vaulx (Jean de), de Stavelot, dans le pays de Liège, sorcier renommé

 
Vaulx
Vaulx
 
qui présidait le sabbat
  1. Mackensie, Voyage dans l’Amérique septentrionale, 1802.
  2. Wierus, in Pseudom. dæm.