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WOD
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ter l’aventure ; car, au moindre bruit, la wivre s’élance au dehors de la rivière, et malheur à celui qu’elle rencontre ! Un pauvre homme de Moustier, qui l’avait suivie un jour de très-loin, et qui l’avait vue déposer son escarboucle au bord de la Loue et plonger ses écailles de serpent dans la rivière, s’approcha avec précaution du bienheureux talisman ; mais à l’instant où il étendait déjà la main pour le saisir, la wivre, qui l’avait entendu, s’élance sur lui, le jette par terre, lui déchire le sein avec ses ongles, lui serre la gorge pour l’étouffer ; et si ce n’était que le malheureux avait reçu le matin même la communion à l’église de Lods, il serait infailliblement mort, sous les coups de cette méchante wivre ; mais il rentra chez lui le visage et le corps tout meurtris, se promettant bien de ne plus courir après l’escarboucle[1]. »

Woden, dieu suprême des anciens Germains, le même qu’Odin. On laissait dans les moissons des épis pour ses chevaux, et dans les bois du gibier pour sa chasse. Les chercheurs ont trouvé que Woden, dont les races germaniques ont fait God, en se convertissant au christianisme, a de l’analogie avec le Bouddha des Indiens[2].

Wolotys, monstres épouvantables qui, selon le récit de Lomonosoff, étaient chez les Slavons comme les géants chez les Grecs.

Woodward. Un médecin empirique, James Woodward, surnommé le Docteur noir à cause de son teint, est mort en 1844 à Cincinnati, laissant une fortune considérable. On a été surpris de trouver chez lui, dans une grande armoire vitrée, une immense quantité de petites fioles de diverses dimensions, les unes pleines et les autres vides, et portant sur leurs étiquettes les noms et demeures de personnages-habitant les différents États de l’Union. Il y en avait aussi du Canada, des Antilles et du Mexique. Voici quel en était l’usage : le Docteur noir se vantail de découvrir le diagnostic de toutes les maladies par des émanations des consultants, à quelque distance qu’ils fussent de lui. Le malade devait tremper son doigt pendant une heure dans Une fiole remplie de l’eau la plus pure, et lui envoyer ensuite cette fiole soigneusement bouchée. L’eau, se trouvant ainsi imprégnée des sueurs du malade, était soumise à une analyse chimique. Le Docteur noir, sans autre indication, répondait au malade qu’il était attaqué ou menacé de phthisie, de péripneumonie, de goutte, de rhumatisme, etc., et il faisait ses prescriptions en conséquence. Quand il rencontrait juste, on était émerveillé de sa science profonde, et l’on demandait une consultation nouvelle, payée plus cher que la première. Les registres du docteur ont constaté-qu’il avait répondu avec les plus grands détails à un grand nombre de ses malades, sans prendre la peine d’analyser leurs émanations, car les fioles étaient encore hermétiquement fermées.

Wortigern, roi d’Angleterre. Voy. Merlin.

Wulson de la Colombière (Marc). On lui doit le Palais des curieux, où, entre autres sujets, il est question des songes, avec un traité de la physionomie. Orléans, 1660.



X

Xacca, philosophe indien, né à Sica, mille ans avant notre ère, et regardé par les Japonais comme leur législateur. Il leur persuada que, pour gagner le ciel, il suffisait de prononcer souvent ces mots : nama, mio, foren, qui, quio. Jusqu’ici, aucun interprète n’a pu deviner le sens de ces paroles. Ce fut Xacca qui introduisit au Japon le culte d’Amidas[3].

Xaphan, démon du second ordre. Quand Satan et ses anges se révoltèrent contre Dieu, Xaphan se joignit aux mécontents, et il en fut bien reçu, car il avait l’esprit inventif. Il proposa aux rebelles de mettre le feu dans le ciel ; mais il fut précipité avec les autres au fond de l’abîme, où il est continuellement occupé à souffler la braise des fourneaux avec sa bouche et ses mains. Il a pour emblème un soufflet.

Xeirscopie. Voici sur ce sujet de charmants extraits d’un spirituel écrit de M. Munier des Closeaux :

« Xeirscopie, de xeir, main, et scopeô, j’examine. Les lecteurs sont priés de supposer que les deux mots xeir et scopeô sont écrits en langue grecque, ainsi qu’ils ont droit de l’être ; nous avons mille raisons pour les écrire en lettres

  1. Xavier Marmier, Souvenirs de voyages et traditions populaires, p. 72.
  2. Voyez M. Ozanam, Recherches sur l’établissement du christianisme en Allemagne.
  3. Il paraît, d’après la description que les disciples d’Amidas, idole japonaise, font de ce dieu, que c’est l’Être suprême ; car dans leur idée c’est une substance indivisible, incorporelle, immuable, distincte de tous les éléments. Il existait avant la nature ; il est la source et le fondement de tout bien, sans commencement et sans fin, infini, immense, et créateur de l’univers. Il est représenté sur un autel, montant un cheval à sept têtes, hiéroglyphe de sept mille ans, avec une tête de chien, et tenant dans ses mains un anneau en cercle d’or qu’il mord. Cet emblème a beaucoup d’analogie avec le cercle égyptien, que l’on regarde comme un emblème du temps.