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BAI
BAL
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thèse intitulée Dissertation sur Behemoth et Léviathan, l’éléphant et la baleine, d’après le livre de Job, chap. xl et xli, avec la réponse de Stieber[1]. Baïer ne voyait que deux animaux monstrueux dans Behemoth et Léviathan.

 
Baïan
Baïan
Baïan
 

Bâillement. Les femmes espagnoles, lorsqu’elles bâillent, ne manquent pas de se signer quatre fois la bouche avec le pouce, de peur que

 
Bâillement
Bâillement
 
le diable n’y entre. Cette superstition remonte à des temps reculés, et chez beaucoup de peuples on a regardé le bâillement comme une crise périlleuse. Les Indiens font craquer leurs doigts quand quelqu’un baille, pour éloigner les démons.

Bailly (Pierre), médecin, auteur d’un livre publié à Paris en 1634, in-8o, sous le titre de Songes de Phestion, paradoxes physiologiques, suivis d’un dialogue sur l’immortalité de l’âme.

Balaam, sorte de magicien madianite qui florissait vers l’an du monde 2515. Lorsque les Israélites errants dans le désert se disposaient à passer le Jourdain, Balac, roi de Moab, qui les redoutait, chargea Balaam de les maudire. Mais le magicien, ayant consulté le Seigneur, qu’il connaissait, quoiqu’il servît d’autres dieux, et que surtout il redoutait, reçut une défense précise de céder à cette invitation. Cependant, les magnifiques présents du roi l’ayant séduit, il se rendit à son camp. On sait que l’ange du Seigneur arrêta son ânesse, qui lui parla. Balaam, après s’être irrité contre la bête, aperçut l’ange,

 
Balaam
Balaam
 
se prosterna, promit de faire ce que commanderait le Dieu d’Israël, et parut au camp de Balac très-embarrassé. Lorsqu’il fut devant l’armée des Israélites, en présence de la cour de Balac fort surprise, pendant qu’on s’attendait à entendre des malédictions, il se sentit dominé par un enthousiasme divin, et prononça, malgré lui, une magnifique prophétie sur les destinées glorieuses du peuple de Dieu. Il annonça même le Messie. Balac, furieux, le chassa ; par la suite, les Hébreux, ayant vaincu les Madianites, firent Balaam prisonnier et le tuèrent.

Baladéva, troisième Rama, ou troisième incarnation de Vichnou.

Balai. Le manche à balai est la monture ordinaire des sorcières lorsqu’elles se rendent au sabbat. Remi conte à ce sujet que la femme d’un cordonnier allemand, ayant, sans le savoir, fourré le bout de son manche à balai dans un pot qui contenait l’onguent des sorcières, se mit machinalement aussitôt à califourchon sur ce manche, et se sentit transportée à Bruck, où se faisait le sabbat. Elle profita de l’occasion, se fit sorcière, et peu après fut arrêtée comme telle.

Il y a sur le balai d’autres croyances. Jamais, dans le district de Lesneven, en Bretagne, on ne balaye une maison la nuit : on prétend que c’est en éloigner le bonheur ; que les âmes s’y promènent, et que les mouvements d’un balai les blessent et les écartent. Ils nomment cet usage proscrit balayement des morts. Ils disent que la veille du jour des Trépassés (2 novembre) il y a plus d’âmes dans chaque maison que de grains de sable dans la mer et sur le rivage.

Balan, roi grand et terrible dans les enfers. Il a quelquefois trois têtes : celle d’un taureau, celle d’un homme, celle d’un bélier. Joignez à cela une queue de serpent et des yeux qui jettent de la flamme. Mais plus ordinairement il se montre à cheval, nu et cornu, sur un ours, et porte un épervier au poing. Sa voix est rauque et violente. Il répond sur le passé, le présent et

  1. Dissertatio de Behemoth et de Leviathan, elephas et balæna, e Job xl, xli. Respond. G. Steph. Stieber. In-4o , Altorf, 1708.