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aura causées au curé, frayeurs qui ont dû lui donner des visions ?…

Bayer (Jean), ministre protestant, né à Augsbourg au seizième siècle. On recherche de lui une thèse sur cette question : « Si l’existence des anges peut se démontrer par les seules lumières naturelles[1] ? »

Bayerin (Anne), servante qui fit pacte avec le diable à Salzbourg ; elle causa de grands dégâts à un forgeron chez qui elle servait, et passa dans une autre maison où elle mit pareillement le désordre. Interrogée sur ses méchancetés ou maléfices, elle avoua, sans en être pressée, qu’elle s’était donnée au démon et qu’elle avait assisté au sabbat ; on ne voit pas qu’elle ait été brûlée.

Bayle (François), professeur de médecine à Toulouse, mort en 1709. Nous ne citerons de ses ouvrages que la Relation de l’état de-quelques personnes prétendues possédées, faite de l’autorité du parlement de Toulouse, in-12 ; Toulouse, 1682. Il veut prouver que les démoniaques, s’ils ne sont pas des charlatans, sont très-souvent des fous ou des malades.

Bazine, célèbre reine des Tongres, qui épousa Childéric et qui fut mère de Glovis. Elle est représentée par les vieux historiens comme une habile magicienne. On sait qu’elle était femme de Bising, roi des Tongres ; que Childéric, chassé de ses États par une révolution et réfugié à la cour de Bising, plut à sa femme ; que lorsqu’il fut rétabli sur le trône, Bazine quitta tout pour venir le trouver. Childéric l’épousa. Le soir de ses noces, quand elle fut seule avec lui, elle le pria de passer la première nuit dans une curieuse observation. Elle l’envoya à la porte de son palais en lui enjoignant de venir lui rapporter ce qu’il y aurait vu. — Childéric, connaissant le pouvoir magique de Bazine, qui était un peu druidesse, s’empressa d’obéir. Il ne fut pas plutôt dehors, qu’il vit d’énormes animaux se promener dans la cour:c’étaient des léopards, des licornes, des lions. Étonné de ce spectacle, il vint en rendre compte à son épouse ; elle lui dit, du ton d’oracle qu’elle avait pris d’abord, de ne point s’effrayer, et de retourner une deuxième et même une troisième fois. Il vit à la deuxième fois des ours et des loups, et à la troisième des chiens et d’autres petits animaux qui s’entre-déchiraient. — « Les prodiges que vous avez vus, lui dit-elle, sont une image de l’avenir ; ils représentent le caractère de toute notre postérité. Les lions et les licornes désignent le fils qui naîtra de nous ; les loups et les ours sont ses enfants, princes vigoureux et avides de proie ; et les chiens, c’est le peuple indocile au joug de ses maîtres, soulevé contre ses rois, livré aux passions des puissants et souvent victime[2]. » — Au reste, on ne pouvait mieux caractériser les rois de cette première race; et si la vision n’est qu’un conte, il est bien imaginé[3].

Beal. Voy. Bérith.

Beauchamp. Voy. Abdeel.

Beauffort (le comte Amédée de) a publié, en 184O, un volume in-8o intitulé Légendes et traditions populaires de la France, recueil piquant où les faits surnaturels ont grande part.

Beausoleil (Jean du Châtelet, baron de), astrologue et alchimiste allemand, qui précéda Jacques Aymar dans la recherche des sources inconnues et des trésors souterrains. Il avait épousé Martine Berthereau, qui avait ou à qui il souffla les mêmes penchants qui le dominaient. Ils furent les premiers qui firent profession de découvrir les sources cachées au moyen de baguettes mystérieuses. Ils cherchaient aussi les mines et annonçaient que, par l’aide d’instruments merveilleux, ils connaissaient tout ce que la terre recèle dans son sein. Ces instruments étaient l’astrolabe minéral, le râteau métallique, la boussole à sept angles (à cause des sept planètes), les verges hydrauliques, etc. Les baguettes, ou verges hydrauliques et métalliques, étaient préparées, disaient-ils, sous l’influence des constellations qui dominaient l’art. On les accusa de magie ; ce qui motiva ce jugement, c’est qu’en visitant les coffres de Martine Berthereau, on y trouva des grimoires et autres objets qui sentaient à plein la sorcellerie. Le baron de Beausoleil, heureux du bruit qu’il faisait en Hongrie, était venu exploiter la France. Le cardinal de Richelieu le fit enfermer à la Bastille (1641) en même temps qu’on détenait sa femme Martine à Vincennes. On ne sait pas autre chose de leurs exploits.

Beauvoys de Chauvincourt, gentilhomme angevin, fit imprimer en 1599 un volume intitulé Discours de la Lycanthropie ou de la transmutation des hommes en loups.

Bebal, prince de l’enfer, assez inconnu. Il est de la suite de Paymon.Voy. ce mot.

Bechard, démon désigné dans les Clavicules de Salomon comme ayant puissance sur les vents et les tempêtes. Il fait grêler, tonner et pleuvoir, au moyen d’un maléfice qu’il compose avec des crapauds fricassés et autres drogues.

Bechet, démon que l’on conjure le vendredi. Voy. Conjurations.

Bédargon, l’un des lieutenants de Samaël, dans la cabale judaïque.

Bède (le vénérable), né au septième siècle, dans le diocèse de Durham, en Angleterre. Il mourut à soixante-trois ans. On dit qu’il prévit

  1. An Angelorum existenlia a solo lumine naturali possit demonstrari ?’In-4°. Wittemberg. 1658.
  2. Selon d’autres chroniques, elle dit que les lions et les licornes représentaient Clovis, les loups et les ours ses enfants ; et les chiens les derniers rois de la race, qui seraient un jour renversés du trône par les grands et le peuple, dont les petits animaux étaient la figure.
  3. Dreux du Radier, Tablettes des reines de France.