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Page:Jacques Roux à Marat.djvu/16

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les principes des Cordeliers, quand on considère que je n’ai encourue ta haine, ta vengeance, que pour avoir demandé un décret constitutionnel repressif de l’agiotage et des accaparemens, quand on considère que c’est mon grand zele et mon dévouement à la chose publique qui est la cause des malheurs qui ont tombé sur moi, comme un torrent.

Je conviens que j’ai dit dans mon adresse des vérités dures ; mais le droit de pétition n’est-il que le droit de flagorner les législateurs ? n’est-il que le droit d’éponger les crimes ? n’est-il que le droit de se laisser égorger et affamer en silence ?

De deux choses l’une, ou les vœux que j’ai exprimé dans mon adresse sont justes, ou il ne le sont pas. Dans la première hipothèse, je n’ai pas merité les outrages dont on m’a accablé ; dans la seconde, on a eu tort de me poursuivre avec autant d’acharnement, et de donner tant d’importance à des erreurs : ce n’est pas par des persécutions qu’on répond à une adresse, c’est par des raisonnemens solides, c’est par de bonnes loix. Marat, tu ne me faisois pas le reproche d’être exageré, les députés qui m’ont accablé d’injures ne me reprochoient pas d’être prêtre, le vingt-neuf mai dernier : lorsque pulvérisant, dans un discours plein de chaleur, la faction des hommes d’état, je le terminai ainsi : Députés de la montagne, nous vous conjurons de sauver la patrie ; si vous le pouvez, et que vous ne le veuillez pas, vous êtes des lâches et des traîtres ; si vous le voulez et que vous ne le puissiez pas, déclarez-le, c’est l’objet de notre mission. Cent mille bras sont armés pour vous défendre.