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LE RESTE EST SILENCE…

monsieur, s’il est ce qu’il est, tant pis pour lui, il n’a que ce qu’il mérite !

— Mais qu’est-ce qu’il est, Élise ? m’écriai-je.

Élise, comprenant qu’elle avait dit un mot de trop, ne répondit rien et regagna sa cuisine.

Un moment après, une clef tarauda la serrure. Je m’enfuis dans ma chambre et j’écoutai. La porte du palier se ferma avec bruit. Qui était parti ? On n’entendait plus rien. À la fin, n’y tenant plus, je me glissai hors de ma tanière. Je courus au portemanteau. Le chapeau et la canne de mon père n’y étaient pas. J’eus l’impression d’une délivrance. Je me mis aussitôt à gambader pour manifester ma joie et m’élançai vers la chambre dont on m’avait, peu avant, interdit le seuil.

Ma mère était assise sur le canapé, la tête cachée dans ses mains. Elle sanglotait.

Une chaleur lourde, angoissante, pénible emplissait la chambre dont les fenêtres étaient closes, une chaise renversée levait