Page:Jaloux - Le reste est silence, 1910.djvu/214

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cerf. Et il ne se couchait, le plus souvent, qu’à l’aube, revoyant sans doute en rêve les visions qui l’avaient hanté tout le jour…



Un soir d’automne pluvieux et froid, lord Cornwallis, qui sortait rarement du château et de ses jardins intérieurs, eut grand désir de se promener dans le parc. Un vent furieux soufflait, et, d’instant en instant, éparpillait des gouttes de pluie. Les sombres sapins étaient plus sombres sous le ciel bas, tout respirait l’abandon, la tristesse et la mort, et lord Cornwallis se sentait l’âme transie et comme engourdie. Son orgueil lui pesait, sa solitude volontaire lui devenait douloureuse. Ah ! que ne s’était-il donc résigné à être plus simplement humain !

Comme il errait sous les arbres, il entendit des cris. Il pressa le pas.

Il se trouvait dans un coin du parc que fermait une palissade de buis taillé de plus de deux mètres de hauteur et qui ouvrait à