Page:James Guillaume - L'Internationale, III et IV.djvu/139

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que), Dave (Belgique), Cyrille (Italie), Viñas (Espagne) Spichiger (Jura), Pindy (France). Il fut en outre entendu que tous les délégués auraient le droit d’assister aux séances de toutes les commissions et d’y prendre la parole.

Le Congrès décida, dans cette même séance, que tous les travailleurs de Genève seraient convoqués à une réunion populaire qui aurait lieu le jeudi soir, avec l’ordre du jour suivant : « L’Internationale, son but et ses moyens d’action. Le principe fédératif. »


La matinée du mardi fut consacrée aux travaux des commissions.


Dans la quatrième séance, administrative, du mardi après-midi, le Congrès s’occupa de la question du mode de votation. La Fédération espagnole proposait que l’on comptât, dans les votes, non pas le nombre des délégués mais le nombre des internationaux représentés par ces délégués. Les délégués belges et hollandais avaient mandat de proposer le vote par fédération régionale, chaque fédération régionale ayant une voix. Andignoux, au nom de la Section « l’Avenir », de Genève, demanda le maintien du vote par tête de délégué. Le Congrès se prononça pour le vote par fédération régionale, chacune des huit fédérations représentées au Congrès devant avoir une voix. En outre, pour sauvegarder la libre expression de l’opinion des sections, il fut entendu que les délégués de sections qui seraient en désaccord avec la majorité de la fédération à laquelle ces sections appartenaient pourraient faire mentionner leur opinion au procès-verbal. D’ailleurs, les décisions des Congrès ne devant désormais (sauf pour les questions d’ordre intérieur) être que des préavis, soumis à la ratification des fédérations, la question des votes se trouvait n’avoir plus l’importance qu’elle possédait lorsque les Congrès prenaient des décisions ayant force de loi.

Il fut décidé, sur la proposition de la Section de propagande de Genève, que la question de la grève générale serait discutée dans des séances non publiques.


Dans la cinquième séance, publique, le mardi soir, le Congrès aborda la question de la revision des statuts généraux.

Le rapporteur de la Commission, James Guillaume, annonça que celle-ci demandait au Congrès de se prononcer tout d’abord sur ces deux points : « 1° Le Conseil général doit-il être maintenu tel qu’il est ? 2° Le Conseil général sera-t-il conservé avec des modifications dans ses attributions ? » La Commission, à l’unanimité, proposait l’abolition complète de tout Conseil général ; ensuite, le Congrès examinerait s’il était nécessaire, pour remplacer le Conseil général, de créer une institution nouvelle. Dans la Commission, le délégué anglais avait proposé l’établissement d’une Commission centrale fédérative, dénuée de tout pouvoir et qui bornerait son rôle à l’exécution des décisions des congrès ; les délégués jurassien et belge avaient demandé la création de trois Commissions différentes, de correspondance, de statistique, et des grèves, dont la composition serait confiée chaque année à trois fédérations distinctes ; enfin le délégué italien avait proposé que le Congrès général désignât chaque année une fédération qu’il chargerait de ces divers mandats, et il s’était prononcé contre la création d’une Commission centrale (proposition anglaise), dans laquelle il voyait le danger de la reconstitution d’un Conseil général sous un autre nom.

Une discussion commença au sujet du rapport présenté ; Hales, Brousse, Joukovsky prirent la parole. Mais cette discussion fut bientôt interrompue, sur une observation de Perrare, et l’on passa au vote. Voici l’extrait du compte-rendu relatif à ce vote :


Perrare. La discussion qui vient de s’engager est, à mon sens, inutile. Tous, nous sommes contraires ù l’institution du Conseil général dans sa forme actuelle, et je ne pense pas que nul de nous ait mandat d’en prolonger l’existence.

Costa. D’accord avec le compagnon Perrare, je demande le vote immé-