Page:James Guillaume - L'Internationale, III et IV.djvu/440

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Pyrénées. La fédération ouvrière de Cadix, qui appartient à l’Internationale espagnole, a adressé à l’organisation socialiste ouvrière du Portugal un appel destiné à signaler aux ouvriers portugais l’importance du prochain Congrès international de Berne et à les engager à s’y faire représenter par des délégués ou du moins à y envoyer une adresse d’adhésion. Cet appel est une nouvelle preuve de l’esprit de conciliation qui se fait jour de toutes parts. »

L’appel de la fédération de Cadix disait :


Compagnons de la région portugaise,

Depuis longtemps, et malgré les divisions qui malheureusement ont déchiré dans ces dernières années le sein du prolétariat, en nous plaçant dans des camps opposés, notre fédération locale, déplorant cette lamentable désunion et se souvenant seulement que nous combattons tous sincèrement pour atteindre le même but, l’émancipation des travailleurs par la révolution sociale, a toujours continué à entretenir avec vous des relations de bonne amitié, auxquelles de votre côté vous avez franchement répondu.

Les uns et les autres, nous avons nourri le constant désir de voir ces relations se resserrer et s’étendre à tous les révolutionnaires socialistes qui, s’ils ne se considèrent pas comme ennemis, n’en conservent pas moins dans le cœur des rancunes et de la méfiance. Une preuve de la conformité de vos sentiments avec les nôtres sur ce point, ce sont les lettres bienveillantes que vous avez adressées à nos compagnons prisonniers dans cette ville, et les déclarations publiées dans l’organe socialiste de votre région. Une preuve aussi de notre part, c’est le vœu de concorde entre toutes les fractions du parti socialiste, émis dernièrement dans la conférence des délégués de toutes les fédérations locales de la fédération comarcale à laquelle nous appartenons.

Mais nos vœux seraient inutiles, si nous ne pensions à leur donner une sanction pratique, en contribuant de toutes nos forces à jeter les bases d’une union solide et en formulant un pacte de solidarité admissible pour tous.

L’occasion est propice : bientôt, au mois d’octobre, se célébrera le Congrès général annuel des délégués d’une partie importante du prolétariat européen, et, si nous devons ajouter foi aux rumeurs lointaines que nous percevons, des courants de conciliation circulent parmi les masses ouvrières. À nous autres incombait le devoir, que nous venons remplir avec plaisir et pleins d’espoir, de vous inviter à aller à ce concert de paix confondre avec la nôtre votre note d’harmonie.

Oui, compagnons, que vos délégués se rendent à cette assemblée, et ils se convaincront que les représentants des fédérations libres, réunis pour discuter en commun les résultats d’une année d’étude et d’expérience, trop pénétrés de la grandeur de leur mission, ne voudront pas la rabaisser en apportant au sein du Congrès sacré du travail de tristes et mesquines passions.

Un accueil fraternel vous attend. L’intérêt de la Révolution sociale vous appelle. Et si, comme nous en avons la confiance, vous vous décidez à ap-