Page:James Guillaume - L'Internationale, III et IV.djvu/449

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Le Bulletin fait désormais l’échange avec le Volksstaat de Leipzig.


Plus significative encore la publication de l’entrefilet suivant dans un numéro du Volksstaat des derniers jours de septembre, où il était parlé avec sympathie d’un de nos amis russes :


La police russe en voyage. — Tout récemment, à ce que rapporte la Königsberger Hartung’sche Zeitung, un employé supérieur de la police de Pétersbourg a été à Königsberg, avec la mission de chercher à découvrir la résidence d’un dangereux socialiste, d’un prince russe, et de s’assurer si, comme on le croit en Russie, il a quitté le territoire russe. De Königsberg, l’employé de police a continué sa route vers l’intérieur de l’Allemagne. — Ce dangereux socialiste est probablement le prince Kropotkine, dont nous avons raconté il y a peu de temps l’heureuse évasion. Kropotkine et ses amis sauront, nous n’en doutons pas, faire ensorte de déjouer la tendre sollicitude avec laquelle la police russe veut bien s’occuper d’eux.


Au moment de disparaître pour faire place au nouvel organe qui devait leur succéder, le Volksstaat et le Neuer Sozial-Demokrat annoncèrent l’un et l’autre la réunion du prochain Congrès de l’Internationale. Le Volksstaat se borna à dire : « Dans ce Congrès sera discuté le rapprochement des fractions aujourd’hui divisées, et on travaillera à réaliser l’union de tout le parti ouvrier international ». Le Neuer Sozial-Demokrat parla d’une façon plus cordiale : « En octobre — écrivait-il — aura lieu à Berne le Congrès de l’Association internationale des travailleurs, autant que le permettront les persécutions dont cette Association est l’objet de la part des gouvernements. Comme l’annoncent les organes du parti, on attend de tous les pays des délégués et des compagnons. On parle en particulier de l’Italie, de l’Espagne, de la Belgique, de l’Angleterre, de la France, de la Hollande, de l’Amérique. Le journal socialiste Arbeiter-Zeitung, de Berne, dit à ce propos : « Si des compagnons d’Allemagne veulent venir au Congrès de Berne, n’importe auquel titre, la famille sera au complet ». Ce souhait se réalisera certainement. » Et dans son numéro suivant, le Neuer Sozial-Demokrat reproduisit in-extenso le programme du Congrès, d’après la circulaire lancée par le Bureau fédéral de l’Internationale.

On vient de voir que le Neuer Sozial-Demokrat annonçait que le souhait exprimé par l’Arbeiter-Zeitung, de voir venir au Congrès de l’Internationale des représentants de l’Allemagne, « se réaliserait certainement ». En effet, des pourparlers s’étaient engagés entre des socialistes allemands et des socialistes jurassiens, au sujet d’une participation éventuelle des Allemands au Congrès ; à la suite de ces premières négociations, une invitation formelle à se faire représenter à Berne fut adressée au Parti socialiste allemand : le Comité du Parti répondit (première quinzaine de septembre) qu’un socialiste d’Allemagne se rendrait au Congrès, s’il était possible que la date en fût renvoyée à la fin d’octobre ; et les Italiens ayant fait à ce moment, comme on l’a vu (p. 66), la même demande, le Bureau fédéral prit sur lui de reculer jusqu’au 26 octobre la date de l’ouverture du Congrès général (voir p. 80).


Les ouvriers socialistes autrichiens tinrent en septembre un Congrès à Wiener-Neustadt. Le journal Gleichheit, qui en rendit compte, fut saisi.

À Pest, le 24 septembre, une grande assemblée ouvrière adopta un « programme provisoire de la classe ouvrière de Hongrie », programme essentiellement politique, dont le premier article réclamait l’institution du suffrage universel.


Au commencement de septembre eut lieu à Copenhague une grande assemblée, à laquelle participèrent quinze mille ouvriers, pour s’occuper du manque