Page:James Guillaume - L'Internationale, III et IV.djvu/482

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Le taux de la cotisation à payer à la caisse internationale fut fixé à trois centimes par mois et par membre.


Le Congrès, ensuite, s’occupa de la question : « Convocation d’un Congrès socialiste universel en 1877 » (proposition belge).

De Paepe annonça que la commission n’avait pu présenter un projet de résolution sur cette question, vu les divergences de vues qui s’étaient produites dans son sein. Il donna lecture du mandat qu’il avait reçu à cet égard de la Fédération régionale belge, et qui était ainsi conçu :

« Le Congrès des fédérations belges charge le compagnon De Paepe, son délégué au Congrès international de 1876 à Berne, de proposer à ce dernier Congrès l’adoption des clauses suivantes :

« 1° Le Congrès international de Berne adhère à l’organisation d’un Congrès socialiste universel, à tenir en 1877, et auquel seraient admis les délégués des diverses organisations socialistes, que ces dernières soient des branches de l’Internationale, ou qu’elles existent en dehors de cette association ;

« 2° Ce Congrès aurait pour objet de cimenter, le plus étroitement possible, un rapprochement entre les diverses organisations socialistes, et de discuter des questions d’un intérêt général pour l’émancipation du prolétariat ;

« 3° Ce Congrès devrait être convoqué, non pas uniquement au nom de l’Internationale, mais en même temps au nom des autres organisations socialistes qui auront adhéré à l’idée du Congrès ;

« 4° Le Congrès socialiste de 1877 aura lieu en Belgique.

« Si, par une raison ou l’autre, le Congrès de Berne pense que le susdit Congrès socialiste ne peut avoir lieu en Belgique, nous proposons la Suisse. »

Voici, d’après le Compte-rendu, un résumé de la discussion :

Brousse dit qu’en principe tout le monde est favorable à l’idée d’un Congrès ; mais qu’il faut d’abord savoir de façon plus précise ce que serait ce Congrès, par qui et sur quelles bases de représentation il serait convoqué, quelles questions y seraient discutées, et ce qu’en espèrent ceux qui ont mis cette question à l’ordre du jour.

Perron dit qu’il a mandat d’appuyer la proposition belge ; mais il faut, ajoute-t-il, que nous prenions des précautions pour assurer, dans cette tentative de rapprochement, le maintien de notre autonomie et l’indépendance de nos principes.

Guillaume pense que le Congrès proposé ne peut avoir pour but de créer une nouvelle organisation. Il a été question, dans certains journaux, de reconstituer l’Internationale ; mais l’Internationale n’a pas besoin d’être reconstituée, elle existe. Peut-on songer à faire adhérer à l’Internationale certaines organisations nationales, comme celle du Parti socialiste allemand, qui, tout en partageant les principes de l’Internationale, ont une existence à part ? Non, cela est impossible pour le moment. Par conséquent, le seul résultat pratique qu’on puisse attendre du Congrès socialiste universel proposé par les Belges serait l’établissement de relations amicales et d’une correspondance régulière entre les diverses organisations qui s’y feraient représenter. Chacune des organisations participant au Congrès aurait naturellement à faire des propositions pour l’ordre du jour ; et l’Internationale devrait s’occuper dès maintenant des questions qu’elle demandera à faire inscrire au programme des délibérations. En conséquence, il dépose la proposition suivante :


Le Congrès de Berne propose aux Fédérations régionales d’établir, pour le projet de Congrès universel des socialistes à tenir en 1877 , les bases suivantes :

Les diverses Fédérations régionales se feront représenter à ce Congrès comme Fédérations appartenant à l’Internationale.

Elles demanderont l’inscription à l’ordre du jour de ce Congrès des questions suivantes :

1. Pacte de solidarité à conclure entre les diverses organisations ouvrières socialistes ;