Page:James Guillaume - L'Internationale, III et IV.djvu/591

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Un des rédacteurs du Radical de Paris (sans doute M. Jules Guesde) attaque de nouveau ceux de nos amis italiens qui sont actuellement détenus à la suite du mouvement révolutionnaire de la province de Bénévent. Sous prétexte de citer la récente circulaire de la Commission italienne de correspondance (reproduite par nous il y a quinze jours), il la tronque perfidement, et fait preuve, envers des hommes dont tout le tort est de ne pas appartenir à la coterie doctrinaire Guesde-Malon-Bignami, d’une malveillance qui n’a d’égale que son ignorance profonde des conditions réelles du socialisme populaire en Italie.

Nous n’engagerons pas avec l’écrivain du Radical une polémique qui serait dépourvue d’intérêt pour nos lecteurs : un socialiste italien se chargera de répondre, dans les colonnes même du journal parisien, aux déloyales attaques de ce jésuitique adversaire.


Enfin, dans le numéro du 1er juillet, dernier entrefilet relatif au Radical :


Nous avions dit, dans notre dernier numéro, qu’un socialiste italien allait se charger de répondre, dans les colonnes mêmes du Radical de Paris, aux déloyales attaques publiées par ce journal contre les insurgés du Bénévent.

La chose n’est plus possible, le Radical ayant cessé de paraître à la suite d’un procès de presse.

Nous savons du reste que les articles du Radical contre les socialistes italiens ont produit sur les ouvriers français la plus mauvaise impression. Voici, par exemple, ce qu’écrit à un proscrit de la Commune un ouvrier de Paris : « J’aurais voulu voir relever comme il le mérite un article du Radical avant sa disparition (n° 119), qui insultait les internationaux du Bénévent, en les traitant, presque en propres termes, de niais et d’imbéciles ».

M. Jules Guesde et son doctrinarisme n’auront pas plus de succès auprès des ouvriers parisiens qu’ils n’en ont eu auprès des socialistes d’Italie.


Il se constitua à Liège (Belgique), en juin, une Section de l’Internationale, qui nous fit part de sa fondation par une lettre insérée au Bulletin du 1er juillet.


Un nouveau procès de socialistes fut jugé à Saint-Pétersbourg dans le courant de juin : celui des membres de l’ « Union ouvrière de la Russie méridionale ». Les quinze accusés furent condamnés, les six premiers aux travaux forcés pour un temps allant de cinq à dix ans ; les neuf autres à la déportation, à l’envoi dans une compagnie de discipline, ou à la prison. Tous les condamnés étaient des paysans ou des ouvriers, sauf deux, Saslavsky et Ribitsky, qui étaient des nobles.

Kropotkine écrivit en juin pour le Bulletin un article sur la guerre d’Orient, qui parut dans les numéros des 17 et 24 juin : il y expliquait la façon dont, en Orient, la question de nationalité primait toutes les autres, et continuerait à les primer aussi longtemps que les populations slaves et grecques de la Turquie resteraient sous le joug d’un conquérant étranger. Voici sa conclusion :


Nous ne pouvons sympathiser ni avec les armées turques, ni avec les armées russes : toutes deux s’égorgent pour les intérêts de leurs despotes. Mais nous voulons l’émancipation complète des provinces slaves et grecques, et nous avons, par suite, toutes nos sympathies pour leurs insurrections, pourvu qu’elles restent populaires. Nous croyons aussi que la révo-