Page:James Guillaume - L'Internationale, III et IV.djvu/604

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La Fédération ouvriere du district de Courtelary, qui réunissait désormais en une seule organisation, adhérente à l’Internationale, les deux fédérations restées longtemps distinctes, avait tenu une assemblée le 7 juillet. Par une lettre datée du 10 (Bulletin du 22 juillet), le secrétaire correspondant de la Commission d’organisation, Jules Lœstscher, annonça au Comité fédéral jurassien que trois sections de métier venaient de se constituer d’après le programme de l’Internationale, et avaient donné en même temps leur adhésion à l’assurance de secours mutuels pour les cas de maladie ; c’étaient : une section d’horlogers, comprenant toutes les parties qui se rattachent au mouvement de la montre ; une section de mouleurs de boîtes et faiseurs de secrets ; une section de peintres-émailleurs[1]. Le Bulletin du 29 juillet annonça que les ouvriers du bâtiment, dans le district de Courtelary. avaient aussi constitué une section de la Fédération ouvrière (sous le nom de section des métiers réunis).

Le 21 juillet, à Genève, un groupe d’ouvriers plâtriers-peintres se constitua en Section de la Fédération jurassienne (Bulletin du 5 août).

Dès son numéro du 8 juillet, le Bulletin avait annoncé que « le Congrès annuel de la Fédération jurassienne aurait lieu à Saint-Imier dans les premiers jours d’août : ainsi vient de le décider la majorité des sections ; » et il publiait l’ordre du jour provisoire du Congrès. Dans le numéro suivant parut une circulaire adressée aux. sections par une commission d’organisation, composée d’Alcide Dubois, faiseur de secrets, Camille Châtelain, peintre, et Adhémar Schwitzguébel, graveur ; cette circulaire indiquait les mesures prises pour la réception et l’entretien des délégués et des adhérents, ainsi que le programme des séances et des réunions diverses. Enfin, en tête du numéro du 19 juillet parut l’appel suivant :


Samedi 4 août, à cinq heures du soir, s’ouvrira à Saint-Imier le Congrès annuel de la Fédération jurassienne. Dans la soirée du samedi, trois conférences auront lieu, et dans l’après-midi du dimanche la séance du Congrès sera publique. Tous les membres des sections jurassiennes connaissent le caractère d’intimité de nos congrès ; tandis que les autres sociétés tiennent les leurs législativement, parlementairement, suivant toutes les règles posées par les professeurs du système représentatif, le premier membre venu, délégué ou non, peut parler au cours des nôtres. Les congrès jurassiens sont surtout de véritables assemblées générales de la Fédération.

Cette année, les membres de l’assurance mutuelle pour les cas de maladie seront présents : la mise à l’ordre du jour du procès du 18 mars exige aussi la présence d’un grand nombre de membres ; nous avons l’espérance que tous ceux qui pourront venir à Saint-Imier le feront, et que le Congrès de cette année sera une immense fête de famille. Nous engageons donc tous nos amis à venir passera Saint-Imier au moins la journée du dimanche.

Quant aux détails d’organisation, nous renvoyons nos lecteurs à la circulaire de la fédération du district de Courtelary que nous avons publiée dans un précédent numéro.


Pour raconter le Congrès de Saint-Imier, j’emprunterai le compte-rendu publié dans le Bulletin (numéro du 12 août), compte-rendu que je rédigeai, aussitôt rentré chez moi. dans les journées des mardi et mercredi 7 et 8 août :

  1. Pour les peintres-émailleurs, la nouvelle était prématurée. Le numéro suivant du Bulletin annonça que « les peintres et émailleurs (ceux qui individuellement appartiennent à l’Internationale) feront une démarche auprès de leur corps de métier déjà organisé, pour obtenir l’adhésion à la Fédération, et que, si cette démarche n’aboutit pas, ils se constitueront en section ».