Page:James Guillaume - L'Internationale, III et IV.djvu/613

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Les commissions de vérification nommées pour examiner les comptes du caissier fédéral et de l’administration du Bulletin ayant présenté leurs rapports, ces comptes furent approuvés.

Neuchâtel fut désigné pour siège du Comité fédéral, et Sonvillier pour siège de l’administration du Bulletin, durant l’année 1877-1878.


Des saluts télégraphiques furent reçus des Sections de Bâle et de Zürich. Il vint en outre, de Leipzig et de Berlin, deux télégrammes de sympathie qui furent accueillis avec le plus grand enthousiasme. La dépêche de Leipzig était ainsi conçue :


« Buffet de la gare. Saint-Imier, Suisse. Ouvriers de Leipzig envoient salut fraternel et solidarité. Mauff, Klopfer, Rosenberg, Winkler, Schulze


Le Congrès répondit par le télégramme suivant :


« Le Congrès jurassien de Saint-Imier remercie ouvriers de Leipzig de leur salut fraternel, et y voit un gage de prochain succès dans notre lutte commane contre l’État bourgeois et contre l’État ouvrier. J. Montels, Kachelhofer, Costa. »


Voici la traduction de la dépêche de Berlin :


« Congrès de la Fédération jurassienne, Saint-Imier. Salut fraternel. Continuez à marcher de l’avant sur votre voie. Au nom d’une réunion de socialistes de Berlin, Steinberg. »


À cette dépêche, le Congrès répondit par la lettre suivante :


« Aux anarchistes de Berlin. Compagnons. Le Congrès de la Fédération jurassienne réuni à Saint-Imier les 5 et 6 août 1877 vous remercie cordialement du télégramme de sympathie que vous lui avez adressé.

« Nous constatons avec bonheur le réveil qui se produit dans les masses allemandes en faveur de la libre fédération des groupes et de l’abolition de tout État.

« Continuez, compagnons, à combattre les vieilleries jacobines désormais inutiles, et bientôt l’Allemagne aura, elle aussi, son parti anarchiste révolutionnaire avec lequel il faudra compter. — Montels, Kachelhofer, Costa. »


Au Congrès de Saint-Imier, pour la première fois, le programme anarchiste et collectiviste a été développé devant le public sur tous ses points et dans toute son étendue : la manière dont ce programme a été reçu a été un véritable triomphe pour l’Internationale jurassienne. Espérons que l’an prochain, dans une autre localité ouvrière, nous enregistrerons un triomphe nouveau.


Dans un numéro ultérieur (16 septembre), le Bulletin publia cet écho du Congrès de Saint-Imier, qu’il faut reproduire ici pour compléter la physionomie de ces belles journées :


Au Congrès de Saint-Imier, les délégués ont entendu chanter, par des ouvriers italiens de Berne et de Saint-Imier, deux chansons qui sont populaires parmi les socialistes de la Romagne, mais que les socialistes jurassiens entendaient pour la première fois, et qui ont été très applaudies. Chantées en chœur le dimanche 5 août, quelques instants avant la forma-