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tion du cortège qui allait arborer le drapeau rouge, par les voix mâles de nos amis italiens, ces deux chansons étaient, en cet instant solennel, d’un effet saisissant : leur mélodie et leurs paroles resteront associées, pour tous ceux qui se trouvaient là, au souvenir d’un de ces moments d’enthousiasme sacré qui laissent une impression ineffaçable dans le cœur[1].

Nous donnons ici, à la demande de beaucoup de nos lecteurs, les paroles italiennes de ces deux chansons. Elles sont imitées de chansons populaires plus anciennes, dont les paroles ont été modifiées[2]. Voici la première :


I ROMAGNOLI
(Aria : « Noi siam poveri Romagnoli...
Ma a Roma vogliamo andar ».)


1.
Noi siam poveri Romagnoli,
Ma siam tutti d’un sentimento :
Moriremo di fame e stento,
Ma vogliam l’emancipazion.


Ritornello :

O borghesi prepotenti,
E finita la cuccagna :
I plebei della Romagna
Sono stanchi di soffrir.


2.
Sono stanchi di soffrire,
E ben presto lo mostreranno,
Quando l’armi impugneranno
E giustizia si faran.
espaceO borghesi, ecc.
 

3.
Avanti, avanti, o giovanotti,
La bandiera rossa è spiegata,
E quando l’ora sia suonata
Combattiamo come un sol uom.
espaceO borghesi, etc.


Voici la seconde chanson :


ADDIO, BELLA, ADDIO !
(Aria : « Addio, bella, addio, L’armata se ne va ».)


1.
Addio, bella, addio,
Alla morte incontro si va ;
E se non partissi anch’ io,
Anch’ io, sarebbe una vittà !

  1. J’ai déjà dit qu’au moment où se forma le cortège, nous pensions que nous serions probablement attaqués. « Beaucoup d’entre nous étaient armés, et prêts à défendre notre drapeau jusqu’à la dernière extrémité », raconte Kropotkine, — dont, après tant d’années, le cœur vibre encore au souvenir de l’exaltation produite par « cette marche, en ordre de bataille, aux sons d’une musique guerrière » (the strain of that march, in fighting order, to the sound of a military band).
  2. Par Costa.