Page:James Guillaume - L'Internationale, III et IV.djvu/676

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savent, quand les circonstances se présentent, sortir de la légalité et se montrer révolutionnaires.

Nous sommes, par conséquent, des opportunistes.

Espérant, compagnons, que vous publierez la présente dans le prochain numéro de votre Bulletin, je vous prie d’agréer mes salutations fraternelles.

Louis Bertrand,
130, rue Jolly, Schaerbeck, Bruxelles.


Le Bulletin ne fit suivre cette lettre que de cette simple observation :


De la lettre qu’on vient de lire, nous ne voulons relever qu’un mot. « Nous sommes des opportunistes », dit le citoyen Bertrand en parlant de lui et de ses amis. Nous aurions craint d’être injustes, si nous avions appliqué nous-mêmes à la tactique suivie par les Flamands et certains Bruxellois une qualification aussi dure. Mais puisque l’aveu sort de la bouche même de l’un de ceux qui se sont faits les apôtres de cette conduite tortueuse, nous le recueillons. On saura désormais qu’il y a des hommes qui se vantent d’être les opportunistes du socialisme. L’exemple de Gambetta, l’inventeur de l’opportunisme politique, nous montre assez où mène l’application d’un pareil principe.


La Fédération belge tint à Bruxelles son Congrès habituel, les 25 et 26 décembre ; le Conseil fédéral de la vallée de la Vesdre nous en fit parvenir un compte-rendu, qui fut inséré dans notre Bulletin. Les sections et groupes suivants étaient représentés : Gand, par Van Beveren ; les mécaniciens de Jolimont, Centre, par Abel Waart ; la fédération des mineurs du Centre, par Jules Straemaan ; la section de Bausse, Centre, par Abel Daivière ; la Caisse de secours mutuels du Centre, par Ferrières ; la Section bruxelloise, par Eugène Steens, Désiré Brismée et César De Paepe ; la Fédération de la vallée de la Vesdre, par Joseph Lambrette ; le Cercle d’études et de propagande socialiste de Liège, par Wagner ; enfin la Section d’Anvers, de même que le Conseil régional belge, par Constant Gœtschalck.

Le premier objet à l’ordre du jour était une « revue du mouvement ouvrier en Belgique » ; le compte-rendu envoyé de Verviers au Bulletin dit : « Steens fait un très long discours sur la situation de l’Internationale et le socialisme en Belgique ; Brismée de même fait beaucoup de bruit à ce sujet. Il est approuvé qu’il faut une réorganisation complète. » Brismée propose de mettre à l’ordre du jour du prochain Congrès régional une question ainsi formulée : De la nécessité pour l’internationale de s’unir à toutes les organisations politiques, aux mouvements philosophiques ou aux luttes économiques qui pourraient surgir en Belgique ou à l’étranger. « Cette question est mise à l’ordre du jour du prochain Congrès à l’unanimité, moins Anvers qui s’abstient. Le président demande pourquoi le délégué d’Anvers s’abstient. Le délégué répond qu’il n’a rien à voir à ce qu’on fera de nouveau, car la Section d’Anvers se retire de l’Internationale, et il n’est venu que pour le Conseil régional. »

On aborda ensuite le second point de l’ordre du jour : Transfert du Conseil régional d’Anvers à Bruxelles. « Le président demande à toutes les fédérations de désigner leur représentant au Conseil. Voyant que le délégué de Verviers ne répond pas, il demande si Verviers a fait son devoir. Lambrette répond que Verviers ne tient pas à avoir un représentant au Conseil régional. Le président demande si Verviers veut rester isolé, et ce qu’on ferait sans Conseil régional ? Lambrette répond que Verviers a demandé de longue date la suppression du Conseil régional, et qu’il maintient toujours cette demande ; mais si la majorité est pour le maintien du Conseil, il se ralliera à cette majorité, car jamais Verviers n’a eu l’idée de s’isoler ; mais, comme le Conseil ne fait